Musique : Ngai na Yow, un nouveau chef-d’œuvre de Saintrick

Samedi 20 Février 2016 - 15:00

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En prélude à la sortie de son cinquième album, Saintrick vient de lancer le premier single avec une surprise de taille. ‘’Ngai na Yow’’, mélange du lingala, chanté par Adiouza la sénégalaise, et du Wolof chanté par Saintrick le Congolais est en passe de devenir une chanson culte de par la qualité de sa musique, de son thème et de sa mélodie. La chanson est aussi un mélange de culture et de rapprochement entre les peuples africains. En pleine promotion du titre, Saintrick a bien voulu nous livrer quelques confidences.

Les Dépêches de Brazzaville : Parmi tant de chanteuses sénégalaises qui font parler d’elles, comment votre choix ne s’est-il porté que sur Adiouza Diallo ?

Saintrick : Au-delà du feeling naturel que j’ai toujours ressenti en l’écoutant chanter, il y a le grand respect et la grande amitié qui me lie au doyen Ouza, chanteur émérite et père d’Adiouza. Mais je préciserai que malgré qu’avec mon staff et nos partenaires, plusieurs noms de chanteuses sénégalaises aient été évoqués, mon choix profond était déjà fait. Je savais et je sentais qu’Adiouza était celle qui avait exactement le timbre de voix et le feeling que je voulais pour ce titre.

LDB : Vous y chantez en Wolof et Adiouza en lingala, a-t-elle écrit pour vous les paroles dans sa langue wolof et vous en lingala ?

S: Non, pourtant pas. Je parle couramment le wolof, j’en suis l’auteur et le compositeur exclusif. J’ai également signé les arrangements avant de confier la réalisation au célèbre guitariste Mao Otayeck, qui a remodelé les guitares, la basse et le clavier. Le mixage et le mastering ont été l’œuvre d’Abdou Caba. Sur ce titre, le formidable saxo a été joué par mon oncle Féfé David Diambouana qui signe son grand retour dans la discographie. Mais il y a également Janvier Mayitoukou, actuellement batteur d’Ismaël Lô, à la batterie et les chœurs assurés par Sassy Songo et Gina Sané, également choristes d’Ismaël Lô.

LDB : Comment s’est opérée votre rencontre avec Adiouza pour ce titre, et comment avez-vous réussi à lui faire chanter en lingala quasiment sans accent ?

S : Lors d’une cérémonie de remise de distinctions musicales, les ‘’Njukel’’, au théâtre Daniel Sorano, où elle avait d’ailleurs été distinguée, nous avions convenu de faire un jour quelque chose ensemble. C’était donc tout naturellement qu’elle avait accepté ce duo sans même me poser de question sur le thème. Vous savez, Adiouza est connue au Sénégal comme étant une bosseuse, ce qui justifie son talent. Le lingala n’est pas sa langue, et je voulais que son interprétation soit irréprochable au point de semer le doute sur sa nationalité pour qui écouteront sans la connaître. Pour cela, elle a travaillé sur une version chantée par Sassy Songo, ma compagne et choriste de toujours pour affiner l’accentuation. Son professionnalisme, son humilité et son talent ont fait le reste.

LDB : Vous abordez un thème sensible pour les couples; les rencontres avec les ex ne sont pas toujours vues d’un bon œil par les conjoints. Quel est le message que vous faites passer à travers ‘’Ngai na yow’’ ?

S : C’est exactement celui de ne pas toujours penser à mal dans des retrouvailles entre ex- amoureux. Dans ‘’Ngai na Yow’’, j’évoque le cas d’une rencontre de deux ex- amoureux que la vie a séparé sans aucun problème, et qui ont fini par se marier chacun de son côté. Les sentiments dans ce cas-là peuvent avoir diminué avec le temps, mais ne peuvent s’éteindre à jamais et nul ne peut les déloger chez autrui. Mais des retrouvailles ne veulent pas dire reprise d’une vie amoureuse ensemble, dans mon cas de figure c’est le respect de la nouvelle vie de l’autre qui est mis en exergue. Il faut savoir souhaiter et accepter le bonheur de l’autre. Le scénario du vidéoclip vient en complément au texte de la chanson en montrant les personnages de mon couple qui invitent celui des personnages d’Adiouza à un dîner visant à présenter les conjoints, sans occulter notre intimité et notre complicité d’antan. La morale est donc celle qui invite à la confiance et au respect du vécu de l’autre.

LDB : Parlant justement de votre vidéoclip qui, nous espérons, ne manquera  pas de glaner des récompenses vu la qualité des images, du montage et du scénario.

S : Comme vous le savez je baigne également dans le cinéma depuis des années, et pour compléter la compréhension de la thématique de la chanson, il me fallait également concevoir le scénario de la vidéo. Au-delà de ça, la qualité des images et du montage je la dois à toute l’équipe qui a travaillé sur le tournage et sur la postproduction. La réalisation a été assurée par la société Clie Pro et le montage par Ludo Lemaire, un ami français qui a travaillé des années à TF1 sur toute la saison de la « Méthode Cauet », que j’ai personnellement assisté en tant que scénariste. Zhu culture a assuré la production et toute la régie de tournage dans les mêmes normes et avec la même exigence qu’un plateau de cinéma. La décoration de la table à manger a été assurée par Mme Sydonie Kailly, et le stylisme par la styliste Régina Miang. Bref, tout a été mis en œuvre pour parfaitement refléter ma vision de ce titre, et j’avoue en être satisfait au regard des appréciations du public.

LDB : Le Congo aura -t-il sa séance de présentation et dédicace de l’album ?

S : C’est tout le souhait qui est le mien, mais comme vous le savez cela dépend de certains paramètres dont les premiers sont la paix et la quiétude sur l’ensemble de notre territoire national. Une occasion de réaffirmer ici tout mon amour pour mon pays  et de lancer un appel au sursaut national pour une cohésion sociale sans faille.

Hermione Désirée Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Saintrick et Adouiza Diallo.

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