Musique : Jeannot Bombenga a soufflé ses quatre-vingts bougiesLundi 25 Août 2014 - 17:05 Le 25 août, c’est dans l’intimité familiale que le patriarche de Vox Africa a fêté son anniversaire en attendant la soirée de gala du 29 août à l’Hôtel Vénus, manifestation à laquelle il a associé une dizaine de ses jeunes homologues à célébrer avec lui également à l’occasion ses six décennies totalisées au devant de la scène. Son dernier concert, l'octogénaire l’a livré la veille de son anniversaire, le 24 août au bar Fikisi. Lieu fréquenté ordinairement pour les productions dominicales à son affiche, le cadre situé en plein Bandal passe également pour le quartier général de son orchestre, le fameux Vox Africa. Qu’il se considère comme le « baobab » de la musique congolaise, Jeannot Bombenga, n’a pas tort. Du reste, le Prix national du mérite de la culture et des arts qui lui a été décerné le 4 juillet y fait foi. Son talent exercé à la faveur de soixante bonnes années passées sur la scène ne sont pas peu de choses. L’expérience ce n’est vraisemblablement pas ce qui lui manque au regard de son parcours musical commencé comme par aventure lors d’une rencontre avec le Grand Kallé à l’occasion d’un voyage vers Kisangani. Après avoir sympathisé avec le patron de l’African Jazz, il deviendra l’un des paroliers de l’orchestre avec feu Tabu Ley. La période la plus prolifique de la carrière de Jeannot Bombenga en tant qu’auteur se situe entre 1967 et 1968. Dans la série de ses nombreuses compositions d’autrefois, une vingtaine ont récolté un franc succès. Parmi ces tubes, il y a « Élodie, Mado et Lolango », a-t-il personnellement confié aux Dépêches de Brazzaville. Et le vieux Jeannot d’ajouter aussi qu’au nombre de ses œuvres figure Congo nouveau, un titre que la radio nationale diffusait tous les jours sur le coup de midi pendant trois ans à partir de 1968 précédé par Mbula sacrifice, air déjà en diffusion permanente une année plus tôt. Egalement auteur de plusieurs chants patriotiques, dont des titres consacrés à « immortaliser Lumumba », il a écrit une bonne partie des paroles de Tokufa pona Congo, le célèbre chant hommage à feu Mzee Kabila, nous a-t-il dit. Par ailleurs, si le doyen de la rumba se refuse à abandonner la scène pour de bon. Il prévoit tout de même de ne plus se produire de manière soutenue comme c’est le cas à ce jour. En effet, alors qu’il y a deux semaines, il disait à la presse qu’il garderait la scène autant que sa condition physique le lui permettrait, le jour de ses 80 ans, il a confié aux Dépêches de Brazzaville son intention de livrer « un grand concert en octobre pour dire adieu à la scène ». Il s’ensuivra une tournée qu’il entend poursuivre en province notamment dans les Kivu, les deux Kasaï ainsi que dans le Bandundu après avoir fait le tour des villes comme « Mbandaka, Kisangani, Lubumbashi ». Et l'artiste de préciser que Brazzaville aussi fait partie de ce périple d’adieu. Il ne faut pas ici trouver de contradiction avec les propos précédents de l’octogénaire qui nous a expliqué qu’en fait il prévoyait de tourner désormais au ralenti. Disant qu’il ne s’afficherait plus avec la fréquence qu’on lui connaît à présent, mais qu’il ne s’empêcherait pas de « jouer de temps en temps ». Nioni Masela Légendes et crédits photo : Jeannot Bombenga répondant aux questions de jeunes réalisateurs de Bimpa Production en tournage |