Musique : Grand Kallé, 31 ans déjà dans l’au-delà

Lundi 10 Février 2014 - 21:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Kabasele Tshamala restera un des grands de la musique congolaise moderne qu’il a marquée de son empreinte à travers African Fiesta, le groupe le plus populaire des années 60 qui a vu passer dans ses rangs plusieurs vedettes dont le chanteur Tabu Ley et le guitariste Niko Kassanda.  

Ce 11 février, 31 ans se sont écoulés depuis que feu Kabasele Tshamala dit Grand Kallé a quitté la terre des hommes. Aucune manifestation particulière n’est prévue pour honorer la mémoire de ce grand artiste considéré comme le précurseur de la musique congolaise moderne. Comme il y a une année, la RDC musicale a opté pour la méditation laissant libre cours aux stations de radio et de télévision de colmater les brèches en diffusant les chansons de l’illustre disparu. Des tranches spéciales seront, comme à l’accoutumée, consacrées à l’artiste qui mérite plus en raison du prestige qu’il incarne.  

Le 31e anniversaire de Grand Kallé décédé le 11 février 1983 à Kinshasa tombe à un mauvais moment. Et pour cause ? Un de ses confidents, celui qui partageait son intimité, en la personne de Jean Lema dit « Jamais Kolonga » à qui il a dédié une chanson célèbre, est actuellement hospitalisé. L’ancien attaché de presse de Patrice Emery Lumumba serait, à en croire Me Kalala Muena (président-médiateur de l’Afric‘ambiance), interné actuellement dans une polyclinique de la Sonal située sur l’avenue Kasa-Vubu. « Depuis un certain temps, l’état de santé de Jean Lema s’est nettement dégradé et l’on croit savoir qu’il s’en tirera une nouvelle fois », a confié Me Kalala qui, par ailleurs, a laissé entendre que toutes les manifestations qu’il était censé organiser en mémoire de Kallé Jeef étaient, du coup, reportées. « Nous attendons que l’état de santé de Jamais Kolonga s’améliore et qu’il sorte de l’hôpital pour que nous puissions organiser ce que nous avons prévu », a-t-il ajouté.

On ne le dira jamais assez. Kabasele Tshamala (né en 1930) restera un des grands de la musique congolaise moderne qu’il a marquée de son empreinte à travers African Fiesta, le groupe le plus populaire des années 60 qui a vu passer dans ses rangs le saxophoniste Manu Dibango et le chanteur Tabu Ley Rochereau. Avec lui, la musique congolaise s’est structurée. Il l’a en quelque sorte révolutionnée en optant pour la rumba et en introduisant notamment les Tumbas, les trompettes et les instruments électroniques. Chef d'orchestre, chanteur, compositeur, impresario, sa personnalité n’a cessé d'évoluer. Avec son label Surboum African Jazz, il a propulsé de nombreux jeunes et aiguillé leur talent par un encadrement artistique de taille. De lui, on retiendra surtout son engagement pour la paix et l'unité africaine.

Auteur du tube « Indépendance Cha-Cha » dont il composa le texte dans la foulée de la table ronde de Bruxelles, Grand Kallé restera un artiste engagé qui aura évolué à l’ombre de Patrice Lumumba. Il restera l’une des meilleures voix de la chanson congolaise à côté de seigneur Tabu Ley qui peut être considéré, à juste titre, comme son héritier artistique. Il a quitté la terre des hommes à l'âge de 53 ans.  

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Kabasele Tshamala dit Grand Kallé