Musique : Alicios Theluji se veut ambassadrice de l’afro-rumba-zouk

Installée en Suède, cette jeune chanteuse congolaise née à Goma il y a quelques années vient de passer les deux millions de vus sur Youtube du clip de sa chanson « Mpita njia » (passe ton chemin en swahili), chantée en swahili, en lingala et aussi en anglais. C’est à Kinshasa après sa naissance à Goma qu’Alicios se familiarise avec la chanson. Elle aime à l’époque écouter chanter sa mère. Comme la musique dans la capitale congolaise est un art de vivre au quotidien et avec une mère chanteuse, chanter est devenu pour elle une formalité. C’est justement aux côtés de sa maman, qu’elle découvre le son chaud et granuleux de la rumba congolaise aux origines complexes. « Quand nous nous sommes installés à Nairobi au Kenya quelques années plus tard, j’ai senti jaillir en moi l’envie d’écrire des chansons, de chanter», a-t-elle dit.

Et c’est justement dans la capitale kenyane que le déclic se produit pour une carrière musicale après sa rencontre avec Robert Kamanzi, dit Rkay. « J’y ai découvert avec Rkay l’univers fascinant des studios, la convivialité et la complémentarité extraordinaire qui unissent les artistes, sans oublier le bonheur de retrouver les sons que je recherchais éperdument. J’ai fait des rencontres qui ont eu un impact décisif dans ma vie en général, et qui ont déterminé la suite logique de ma carrière, notamment ma rencontre avec Juliana Kanyomozi avec laquelle j’ai réalisé un featuring, « mpita njia » vu à ce jour,  à plus de deux millions sur Youtube.  Et J’ignore jusqu’où cela va s’arrêter», a poursuivi Alicios Theluji.

Vivant entre la Suède, la RDC et le Kenya, Alicios a aussi enregistré « Niko Poa » et « Mobimba » en featuring avec le groupe kenyan P-Unit. «Je suis une artiste universelle issue d’un sacré mélange culturel. Je traîne en moi toute seule la particularité de celle qui fusionne le son de l’Afrique centrale du Congo Kinshasa mon pays, le métissage culturel que l’on trouve en confrontation au Kenya avec ces nombreuses influences qui proviennent de l’Afrique australe, de l’Est et des ilots de l’océan indien, sans oublier mon immersion dans la culture occidentale, aujourd'hui en Europe du Nord…», indique la chanteuse. Elle se produit régulièrement en spectacle partout dans le monde. « Mes projets en cette année et à court terme, c'est la mise en œuvre de mes deux chantiers: un album, que je dirai  plus world, parce qu'il aura beaucoup plus de connotation internationale, selon les souhaits de la production de cet album, MASA Music, qui vient de produire mon dernier titre « Loved by You » et « Mama » en featuring avec Johnny Vegeti. Puis un autre album, beaucoup plus centré sur moi, basé sur mon inspiration que je compte produire moi-même, comme je l'ai fait avant avec les autres titres. Naturellement, je bénéficierai du concours de ceux avec lesquels je suis habituée de travailler », a fait savoir la chanteuse.

Chanteuse vivant loin de l’Afrique, Alicios Theluji reste cependant très attachée à ses racines de l’Afrique centrale et aussi à l’Afrique de l’Ouest qu’elle compte conquérir par sa musique. Elle en témoigne : « Nous avons décidé de nous occuper de l'Afrique de l'ouest et de la partie centrale. Ma musique est entrée dans les mœurs dans la partie Est et australe de l'Afrique. J'ai envie désormais de passer à la vitesse supérieure et conquérir toute l'Afrique et au-delà comme le font actuellement les Nigérians. Il faut juste un peu d'intelligence, de travail, de respect... J'aimerais aussi surtout compter parmi les artistes authentiques en Afrique centrale en restant moi-même, non pas comme celles qui essayent d'imiter le modèle américain ; parce que, c'est incontestable, une copie ne peut jamais dépasser l'original. C'est la force de Mbilia Bel et les autres (pour lesquelles j'ai beaucoup du respect et de l'admiration) qui ont gardé leur originalité, leur essence… ».