Mode : Éric Kanga expose ses marques en raphiaSamedi 28 Octobre 2017 - 10:15 Le styliste-modéliste et créateur de mode congolais, Éric Kanga, a ouvert une exposition de ses marques en tissu raphia, le 27 octobre, à la maison commune de Ouenzé dans le 5e arrondissement de Brazzaville. L'objectif de cette exposition, qui va durer une semaine, est de faire rayonner la culture congolaise en valorisant le tissu raphia. « La vie est un combat », disait Victor Hugo. Le designer, styliste et modéliste et conseiller vestimentaire, Éric Kanga, l’a compris. Très combattif, ce jeune homme s’est jeté dans le monde des affaires, avec en prime le soutien aux œuvres culturelles. L’exposition qu’il a ouverte devant un nombre assez important des sapeurs venus de partout est une manière d’apporter la pierre à l’édifice de la culture congolaise. « Je voudrais tout simplement valoriser ce tissu aussi cher que nous avons et que nous appelons le raphia. J’ai mis sur le marché des produits comme des nœuds papillons, des gilets à martingale démontable de couleurs variées, des chapeaux et feutres faits en raphia… Je pense que c’est un début et tout début n’est pas toujours facile. Mais je pense qu’au fur et à mesure que je vais avancer, je vais apporter des amendements s’il y en a », a déclaré le créateur. C’est avec assez de finesse que le styliste modéliste a réalisé ses marques en raphia. En effet, l’important pour lui, c’est d’avoir donné jour à un nouveau produit congolais. Ce qui constitue d’ailleurs un souci au Congo en matière d’artisanat, de culture : mettre en valeur le propre produit congolais. Éric Kanga reconnaît certes que le marché est concurrentiel, mais il se dit ne pas se lasser. « Nous avons nos origines. Même si aujourd’hui le blanc a transformé le tissu de façon industrielle, cela ne veut pas dire que nous devons négliger le raphia. Je pense que ce feutre si vous le présenter à un européen, il sautera sur ça parce que c’est un produit purement original. Donc, sans pourtant aller dans la concurrence, nous restons Africains et fiers de ce produit qui est le raphia. J’expose ces produits au grand public, car mon imposition ne peut se confirmer que sur le marché en donnant le goût à plus d’un Congolais de consommer ce produit qui est le raphia. C’est vrai qu’au début les gens sont sceptiques, mais dès qu’ils verront une, deux, trois personnes portées ces produits, ils prendront goût », a-t-il ajouté. Styliste-modéliste, Éric Kanga est également formateur. Il a autour de lui des élèves stylistes modélistes qui sont ancrés dans le raphia comme lui-même et qui seront en mesure de le remplacer une fois qu’il ne sera plus opérationnel. Idole de Diani Umberto, Patheo…, Éric Kanga ne contribue pas seulement au rayonnement de la mode mais aussi de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes (Sape). Ce créateur-designer a toujours pensé que le mariage entre la matière grise et les finances permettra à la République du Congo d’exploser et de devenir une puissance vestimentaire en Afrique et dans le monde, vu que le Congo à une très bonne position géographique et un peuple adorant la mode. Il ne craint pas la concurrence occidentale, car la main-d’œuvre congolaise est aussi abondante que celle d’ailleurs, avec autant de consommateurs. Bref, il veut participer à la valorisation de la Sape au Congo, parce que ce phénomène est devenu un grand patrimoine culturel. Notons qu’Éric Kanga est technicien supérieur en gestion financière de formation. Il s’est lancé sur le marché de l’emploi, malheureusement ça ne lui a pas souri. Et comme il aimait déjà la mode, il s’est investi dans ce secteur. Il a ouvert une boutique à Brazzaville, puis à Pointe-Noire. « Nous avons des connaissances, mais nous manquons de moyens techniques et financiers pour les rendre réelles et produire en grande quantité. Qu’à cela ne tienne, je sais me battre, et mon combat est de nous faire connaître à travers le monde », a-t-il clamé. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : Gilet en raphia confectionné par Éric Kanga
Photo 2 : Éric Kanga expliquant ses pièces en raphia
Photo 3 : Éric Kanga répondant aux questions de la presse
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