Marrakech du rire : Abelle Bowala va hisser les couleurs congolaises sur la « Scène africaine »Mercredi 25 Mai 2016 - 17:04 La perle de la Team Toseka partagera l’affiche de la soirée du 4 juin avec Roukiata Ouedraogo et Fadily Camara, l’événement prévu sur la grande scène du Théâtre Royal offre une vitrine aux « talents prometteurs du continent avec un plateau d’humoristes et chanteurs connus et reconnus ». « L’inattendu attendu », c’est de la sorte qu’Abelle a décrit aux Dépêches de Brazzaville son ressenti face à cette invitation à prester sur la Scène africaine du Marrakech du rire 6 (MDR 6). Ce d’autant plus qu’elle va marquer de façon notable sa grande première sortie à l’international. Quoi de plus enchantant que de passer, sans transition, du premier grand festival de l’Afrique subsaharienne, Toseka, vers le plus grand de l’Afrique du Nord, le Marrakech du rire. Elle passe ainsi d’un bout à l’autre du continent et espère de tout cœur que le passage se fera avec succès. Moins connue à l’international de tout le trio féminin appelé à prester sur la Scène du MDR 6, l’humoriste tient sa participation pour un événement grandiose. Et elle n’a pas tort de le vivre comme « un rêve qui se réalise, une porte ouverte » qu’elle tient à garder. Il n’est pas faux de penser qu’elle pourrait être la révélation de la seconde scène africaine comme l’a été l’an dernier Fadily Camara à la première. Pour cela, il lui faudra faire plus fort que Roukiata Ouedraogo dont il est dit beaucoup de bien. Notamment que son fameux Roukiata tombe le masque « est un spectacle qui vous met le sourire aux lèvres du début à la fin ». Pour l’heure, Abelle nous a affirmé que les préparatifs vont bon train. La perle de la Team Toseka nous a livré quelques menus détails à ce propos. « Je travaille et retravaille mon texte où il est question, entre autres, de kidnapping et de refus de visa. Je vais donc présenter le spectacle que j’ai joué au Festival Toseka. C’est sa vidéo qui a été envoyée à l’organisation du Marrakech du rire, elle les a convaincus à porter leur choix sur moi. Mais la version que je prépare sera plus courte pour me conformer aux normes des shows car la plupart de ceux que j’ai vus durent sept minutes. J’entends m’aligner sur ce même format. Je vais devoir supprimer certaines blagues, sucrer une partie de mon texte pour garder la même durée que les autres artistes dont j’ai vu les prestations aux éditions précédentes », a-t-elle expliqué. Abelle et son naturel Peut-être que son nom y est déjà pour quelque chose, car Abelle n’est-il pas le féminin d’Abel ? La version féminine de ce dernier. On la trouve sympathique avec ses allures de garçon manqué, un atout qui lui permet de voguer à merveille entre rôles féminins et masculins sans fausse note. En effet, dans le personnage du gay du quartier qui se fait agresser, l’on se rend vraiment compte que c’est un jeune homme qui joue à la fille et comme on le sait a tendance à en faire trop. Ce qui énerve encore plus la gent masculine, alors imaginez la suite… La force d’Abelle, c’est son naturel. À l’écouter, l’on se rend compte qu’elle ne fait pas que raconter, rapporter une expérience vécue, mésaventure ou non. Elle semble la revivre au moment où elle la raconte si bien qu’à la fin, l’on a l’impression d’y assister et non pas de l’entendre raconter. Les exclamations qui ponctuent son récit sont là pour renforcer cette impression de vécu. Abelle c’est un peu comme la bonne copine qui nous fait le conte d’une histoire que l’on sait réelle et pas issue de son imagination débordante. Une expérience impensable qu’elle s’emploie à partager avec toutes les émotions ressenties sur le moment au point que vous en arrivez vous-même à conclure de son invraisemblance ou incongruité. Elle ne vous dit pas j’ai vécu quelque chose d’invraisemblable, non. Elle se contente de vous la raconter et par vous-même, vous en arrivez à cette conclusion. Son humour servi à l’état brut un peu à l’ivoirienne mais avec moins d’agressivité plaît beaucoup. Bédéiste à la base, Abelle a tôt fait de se sentir à l’étroit à remplir les bulles qu’elle anime à la pointe de son crayon. Elle se décide à transposer son art sur la scène où le registre de l’humour lui semble plus adapté à son humeur. Là, son tempérament chaud lui sert valablement au grand bonheur du public. Quelques passages à B-One Show finissent par la convaincre sur son nouveau choix : mettre de côté ses planches de BD pour les planches où s’exprime avec plus de brio son moi. Toseka 2 lui fait de la place, son entrée sur la plus grande scène de l’humour subsaharienne est un succès. Dans Toseka 3 elle fait partie de la Team et met à profit son avantage. Seule parmi les six autres jeunes gens qu’Ados Ndombasi, le coordonnateur du festival, s’est juré de hisser au rang d’humoristes professionnels accomplis, elle affirme son talent.
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : L’affiche de la Scène africaine du MDR 6
Photo 2 : Abelle Bowala sur la scène de Toseka 3
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