Mamou Daffé : « Nous prônons le renouveau d’Arterial Network »

Vendredi 31 Mars 2017 - 1:13

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Directeur d’Arterial Network, Mamou Daffé est une personnalité incontournable du paysage culturel malien. Dans une interview exclusive aux Dépêches de Brazzaville il revient sur le nouveau virage de l’institution culturelle panafricaine.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville(LDB) :  quel bilan de l'Arterial au bout de 10 ans ?

Mamou Daffé : Aujourd’hui, en ce qui concerne le bilan, nous pouvons dire que le réseau a réalisé 10 ans de plaidoyer pour la liberté d’expression et les droits des artistes (à travers son projet Artwatch Africa). Dix ans de renforcement de capacités des acteurs culturels et des artistes à travers le continent, dix ans de mutualisation, de réseautage entre les acteurs culturels et artistes du continent. En dix ans d’existence d’Arterial Network, on se connait mieux désormais à travers le continent, on travaille mieux ensemble pour soutenir le secteur de la création en Afrique.

LDB : L’un des objectifs d'Arterial est d'influencer les politiques culturelles africaines. Qu’avez-vous réussi à faire ?

MD : En effet, pendant ses 10 ans d’existence, Arterial Network a conçu un manuel sur les Politiques Culturelles en Afrique « Adapter la roue » pour appuyer les Etats africains dans l’élaboration de leurs politiques culturelles.

Aussi, notons qu’Arterial Network comporte en son sein un Groupe de Travail sur les Politiques Culturelles qui est une force de proposition pour le secteur créatif africain. Arterial Network travaille également en étroite collaboration avec l’Observatoire des Politiques Culturelles en Afrique (OCPA)…

LDB : On imagine bien que les célébrations de ces dix ans ne sont pas justes des moments de détentes et loisirs. Après cette pause rétrospective, quels sont les grands chantiers à venir ?

MD : Le 10ème anniversaire a été l’occasion de faire le bilan, d’impulser une nouvelle énergie pour les dix ans à venir. Aujourd’hui plus que jamais nous avons de grands challenges à relever et de grands chantiers à réaliser.  Le nouvel Arterial Network s’engage résolument vers la capitalisation des acquis en matière de renforcement de capacités, de plaidoyer, d’accès au marché, de diffusion de l’information. Aussi, dans sa démarche de redynamisation et repositionnement, Arterial Network a mis en place un concept de collaborations créatives afin de relier davantage les affiliés et renforcer le réseautage et le partage ; un programme des villes créatives africaines ; une foire des industries créatives et culturelles, etc.

LDB : Le financement des projets étant demeuré très faible, que propose Arterial Network pour promouvoir davantage les talents et sauvegarder le patrimoine africain ?

MD :  Arterial Network est conscient de la problématique du financement de projets culturels dans nos Etats. C’est pour cette raison qu’Arterial Network mettra l’accent dans les dix prochaines années sur le développement des sources de financement africain pour soutenir prioritairement le secteur sur le continent, en mettant en place en novembre 2017 le Fonds Panafricain des Arts et de la Culture…

LDDB : Les jeunes se plaignent du manque d'accompagnement, à l'instar du Cameroun, les grands espaces culturels sont à plus de 80% promus par les institutions étrangères. Que propose Arterial Network pour que la jeunesse joue pleinement son rôle de moteur du développement culturel sur le continent ?

MD : Arterial Network a justement été créé à cet effet, pour le renforcement du réseautage, le partage des meilleures pratiques, mais aussi pour créer les conditions optimales pour l’émergence des jeunes et le développement du secteur créatif à travers des mécanismes de financement tels que le Fonds Panafricain des Arts et de la Culture…

Aujourd’hui, nous prônons le renouveau d’Arterial Network, dans une nouvelle Afrique qui s’exprime, s’assume, se prend en charge. Une Afrique capable d’identifier ses forces, ses faiblesses et qui se professionnalise, s’autonomise en essayant de voir l’avenir de manière positive.

 

 

 

 

Propos recueillis par Sasha Gankin

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