Livres : les "Médias écrits de la diaspora congolaise" passés à la loupeSamedi 18 Janvier 2014 - 14:45 L’ouvrage Médias écrits de la diaspora congolaise de Bruxelles, Londres et Paris est rédigé par Casimir Ilunga, docteur en sciences de l’information et de la communication de l’université Paris 2. L’auteur souligne qu’en Europe, les Congolais à l’instar des autres membres de la diaspora souffrent de la sous-représentation dans les pays d’accueil. « Les actions et évènements de ces minorités ne sont rapportés qu’à l’occasion des circonstances malheureuses comme des crimes ou des évènements sportifs et musicaux qui impliquent les membres de ces minorités », indique-t-il. Ce qui pose le problème de la visibilité dans les médias des pays d’accueil. Selon Casimir Ilunga, cette situation entraîne la naissance des médias communautaires qui évoluent à l’ombre des médias traditionnels. Tout au long de cet ouvrage, l’auteur se propose de répondre à la question de savoir dans quelle mesure les médias ethniques des Congolais en Belgique, France et Grande-Bretagne favorisent, dans leur configuration actuelle, la participation citoyenne. En d’autres termes, explique-t-il, il cherche à savoir si, dans leurs conditions actuelles, ces médias communautaires (dits « ethniques ») constituent un élément de réelle communication face aux enjeux de l’heure concernant la citoyenneté des immigrés ou s’ils ne sont qu’un élément du renforcement du prestige de leurs initiateurs. Cependant, l’auteur relève que ces médias ont une existence précaire qui ne leur permet pas de jouer leur rôle de véhiculer des messages horizontalement et verticalement. « Les raisons de ce rendez-vous manqué sont diverses : elles vont de la production à la réception de ce produit médiatique ainsi qu’à l’environnement dans lequel il évolue», indique Casimir Ilunga. Ces journaux serviraient les intérêts et les préoccupations de leurs journalistes plutôt que ceux de leurs lecteurs, alors qu’ils prétendent le contraire avec ostentation. Pour Francis Balle, qui préface le livre, c’est sans doute dans la dénonciation de cette maladie infantile du journalisme que réside l’ultime originalité et l’apport le plus précieux de la recherche de Casimir Ilunga-Kasambay. « C’est aussi ce qui lui donne, à partir de l’examen d’une situation très particulière, une portée universelle et un enseignement qui mérite, à ce titre, d’être entendu. » Patrick Kianimi Légendes et crédits photo :La couverture du livre |