Livre : l’essai « La femme congolaise et la défense de la nation » présenté au publicJeudi 4 Janvier 2018 - 18:45 L’ouvrage, fruit d’une réflexion de la vie professionnelle de l’auteure dans l’armée congolaise, explique comment la femme militaire peut s’émanciper dans sa carrière Parue aux éditions Hemar, l’œuvre présentée et dédicacée le 3 janvier, à Brazzaville, compte 143 pages et est divisée en deux parties, à savoir le contexte social historique et politique ; des problèmes, perspectives et suggestions. Elle est subdivisée en cinq chapitres. Cet ouvrage contient également des illustrations des femmes dans l’armée congolaise, des décisions portant incorporation de recrues de la classe 1974 ainsi que des appelés de la classe 1975 et le décret 75/328 du 14/7/75 fixant les diverses indemnités allouées aux militaires. On y trouve aussi les hymnes nationaux du Congo, notamment La Congolaise et Les trois glorieuses. « La femme congolaise et la défense de la nation » est l’aboutissement d’une longue réflexion et d’une recherche approfondie sur la condition et le devenir de la femme au sein de Forces armées congolaises. « Il y a quatrante ans que la femme militaire a été progressivement intégrée. Aujourd’hui, elle a évolué. Elle a appris par ses propres efforts. Ces femmes sont nombreuses à occuper des postes de responsabilités, avec l’encadrement de la hiérarchie qui donne assez de possibilité aux femmes dans l’armée. Pour cela, Il faut de la compétence, de diplôme pour un tel galon », a indiqué l’auteure. Aline Olga Lonzaniabeka a invité les femmes à les rejoindre dans l’armée afin de travailler la main dans la main. La Congolaise a toute sa place dans la défense du pays Présente à la cérémonie de présentation de l'ouvrage, la ministre de la Promotion de la femme, Inès Nefer Bertille Ingani, a dit que le livre du lieutenant-colonel Aline Olga Lonzaniabeka est le premier du genre dans le domaine de l’armée. Il constitue une preuve de la volonté des femmes qui ont choisi par vocation le métier des armes. Les femmes congolaises ont toute leur place dans le domaine de la défense et de la sécurité au même titre que celles du monde entier évoluant dans les autres secteurs d’activités. Partout dans le monde, a signifié la ministre, les femmes se mobilisent, elles prennent conscience du fait que le moment est venu pour s’affirmer là où elles sont par la compétence et le mérite. Elle a interpellé les femmes à ne pas avoir peur de s’engager dans le métier des armes. A celles qui y sont déjà, la ministre les a encouragées à résister à toutes formes de pression et de dénoncer toute attitude qui les déshonore au sein des casernes. Elles doivent assumer avec honneur et fierté les missions qui leur sont assignées au niveau de l’Etat, a-t-elle déclaré. Inès Nefer Bertille Ingani a aussi rappelé aux hautes autorités militaires qu’à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, le 8 mars dernier, quarante-trois ans après l’intégration des femmes dans la force publique, une de leurs doléances était de voir une ou plusieurs d’entre-elles nommées au grade de général. Pour sa part, l’ambassadrice du Congo à Cuba, Rosalie Kama Niamayoua, également invitée à la présentation de cette œuvre, a déclaré : « Nous allons tous nous battre pour que les jeunes filles congolaises puissent avancer en connaissance, en compétence pour occuper les postes de responsabilité ». Dénoncer le harcèlement sexuel dans les casernes Faisant la critique du livre, le chef d’état-major particulier du Premier ministre, Prosper Nkonta Mokono, pense que cet essai offre à l’auteure une certaine liberté, qui ne lui permet pas d’approfondir des aspects d’écriture, de style. De son point de vue du fond, il s’agit donc d’un débat qui a été ouvert. « Aujourd’hui, les femmes sont nombreuses dans l’armée en tenant compte de l’avancée des études qui a été menée, si demain nous trouvons d’autres voies, je ne suis pas opposé à ce qu’elles viennent encore plus nombreuses dans l’armée, pour le moment, elles doivent être médecins (…), elles doivent travailler dans la communication, l’administration ..., mais dans les troupes, je souhaite que nous puissions encore discuter », a martelé le chef d’état-major du chef du gouvernement. Le lieutenant-colonel Aline Olga Lonzaniabeka a juste effleuré le domaine du harcèlement sexuel au sein de l’armée, a relevé Prosper Nkonta Mokono. « Il faut en parler, si l’on n’en parle pas nous ne devions pas résoudre ce problème, il faut dire ce que font les hommes dans les force armées congolaises », a-t-il souhaité. Par ailleurs, il a félicité l’auteure de l’audace qu’elle a eue à écrire sur ce thème. « Vous avez osé, vous avez montré que seule la lutte libère. Vous avez posé le problème que nous devions débattre pour que nous allions de l’avant. Ce livre mérite d’être documenté », a-t-il recommandé. Le patron des éditions Hemar, Kadima Nzuji, s’est dit quant à lui heureux de découvrir une jeune femme militaire déterminée à aller jusqu’au bout de sa pensée. « Aline a eu ce courage d’aborder le thème « la femme dans l’armée congolaise », ce thème difficile de par sa nature. Je l’encourage à produire d’autres œuvres qui puissent nous permettre de mieux comprendre le devenir de la femme au sein de l’armée congolaise. Je suis heureux de la compter parmi les auteurs de l’édition Hemar », a martelé Kadima Nzuji. L’auteure Aline Olga Lonzaniabeka est officier d’administration qui a reçu sa formation initiale d’officier à l’académie militaire Marien-Ngouabi. Elle a fait partie de la première promotion ayant en son sein le personnel féminin dénommée « Promotion commandant Essongo 1998-2001 ». Elle est titulaire d’une licence d’études supérieures de l’administration et des entreprises obtenue au Sénégal. Elle est en service à la Maison militaire du président de la République. L’ouvrage « La femme congolaise et la défense de la nation » est sa première œuvre. Ce livre a été préfacé par le général Norbert Dabira. Rosalie Bindika Notification:Non |