Littérature : «Vumuk’ ! Ma part de souffle», premier recueil de poèmes de Florent Sogni Zaou

Samedi 17 Octobre 2015 - 13:58

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Recueil de 63 pages, paru aux éditions Bajag-Meri en 2015 à Paris en France,  « Vumuk’ ! Ma part de souffle», explique la cruauté manifeste des occidentaux sur l’homme noir. L’auteur parle dans  son recueil  de  la traite négrière,  la colonisation et l’espoir. 

L’auteur  éveil  la mémoire des hommes, il emmène  le lecteur dans un univers triste auquel l’épreuve du temps contribue à l’oubli des évènements.  « Il ne faut pas simplement pleurer mais, il faut essayer de regarder  plus loin, est ce  qu’on peut s’en sortir.  Malgré les difficultés, nous devons  nous dire la vie existe, nous devons la vivre ».  

Préfacé par Omer Massoumou, postfacé par Rémy Mongo Etsion, ce recueil est dédié au poète Jean Bilombo Samba. La cérémonie de présentation et de dédicace a eu lieu le 15 octobre à l’Institut français du Congo. « Vumuk’ ! Ma part de souffle» s’ouvre par un proverbe vili « Si tu ne peux t’attirer des ennuis par tes jambes ou par tes mains, tu te les attireras par ta bouches»  et se referme  par un proverbe Téké « waa maa koono ka akwa ukara wo » qui signifie, celui qui a déjà rampé ne peut être paralytique.

Les  poèmes  18 et 19 évoquent la traite négrière.  « Ce sont des corps sans chair que le  juge suprême condamne à la peine de mort, aux premiers pas du jours, à cette heure où la lune somnole. Les mots sont sortis de mon pauvre être,  faire la place aux maux(…) j’emprisonne les ténèbres qui atrophient l’existence ».

Florent  Sogni Zaou se sert de la réalité de son terroir pour rappeler les actes odieux de l’oppression de l’homme noir.  Les  poèmes  34 et 35 illustrent un souvenir  triste. « L’histoire de la falaise, à l’orée du village soulève des sanglots dans les jeux qui s’éteignent comme des bulles caressées par une main maudite. A l’embauche de la mer et du fleuve Kouilou des explosifs qui n’entonnent que le soir(…) »,  «  Les années sombres larmoient  des souvenirs endormis dans l’âme des ayants droits peinent à reculer devant le danger du soleil et de la lune incapables de dire la vérité rétive (…)» page 51

L’auteur nous invite  à nous ouvrir  à nous-même et à autrui et à nous libérer sur l’emprise des douleurs sur lesquelles  nous ployons. « Je ne dénonce pas la déportation des larmes rachetées, des douleurs revendues, il faut peut-être reprendre espoir. Etre homme par soi-même, retrouver l’orgueil qui fait défaut dans les cœurs de tant de personnes frappées avec des fouets électriques(…) »

Le mot Vumuk est tiré de la langue vili  qui de par son intonation est polysémique. Ce mot signifie d’une part  respire  et  de l’autre  parle avec courage, dis ta part de vérité, dis ce que tu  sais.  Le recueil Vumuk,  dit l’auteur est  son apport  dans le renforcement du patrimoine culturel.

« J’apporte  ma petite pierre au travail que fait l’Unesco dans la promotion des langues maternelles. Depuis 2000 l’Unesco célèbre la journée internationale de la langue maternelle, Elle invitait  tout le monde à faire la promotion de la langue vernaculaire, c’est cette langue par laquelle  l’enfant a eu ces premiers  contacts avec le  monde ».

Deux critiques littéraires ont commenté les écritures de Florent Sogni Zaou. Selon Ourbano Mbou Makita, la poésie  de l’auteur est une écriture de la  mémoire, c’est une poésie  qui est marquée par une volonté de se démarquer des  dogmes, c’est une  poésie  thérapeutique, la poésie de Florent Sogni Zaou est donc une quête d’ouverture.

Pour Ninelle Balenda, critique litteraire, enseignante de français à l’école militaire préparatoire général  Leclerc, les quarante-deux  poèmes que composent  ce recueil sont en vers et, ont presque la même tonalité, pathétique ou  dramatique  mais,  n’ont pas la même nature ni les mêmes formes. Certains ont une forme fixe  ou une succession des strophes régulières.

« Vumuk ! Ma part de souffle » est un recueil qui obéit bien aux normes poétiques, car on y retrouve les formes les plus régulières, vumuk est donc un recueil de poèmes réussi », a  reconnu  Ninelle Balenda.

Florent  Sogni Zaou est auteur de plusieurs œuvres littéraires (romans, nouvelles, essai,  pièces de théâtres,  poésie ) parmi lesquels : la saison des chenilles ;  les Goyaves amères ; la liberté de la presse au congo Brazzaville ; l’homme d’affaires  ; le Locataire.

 

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Florent Sogni Zaou au centre répondant aux questions , Photo 2 : la couverture du recueil Vumuk ! Ma part de souffle

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