Littérature : « Une fille du Congo » de Patrick Serge Boutsindi.

Mardi 16 Décembre 2014 - 18:30

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L'auteur aborde dans ce roman de 210 pages  le parcours d’une jeune fille, Bouesso qui quitte son village natal Makanda  pour poursuivre ses études à Brazzaville chez sa tante mariée à Bikou. Arrivée dans la capitale, l’héroïne perd très vite sa raison et découvre l'amour, la vie nocturne, avant de s'engager dans la vie politique.

Reçue à bras ouvert par sa tante et son mari Bikou, Bouesso  est l'unique enfant de sa mère, et orpheline de père. Sa tante  qui n’a pas d’enfants l’affectionne et  la considère comme sa propre fille. Malheureusement, elle finie par la trahir en  entretenant une relation amoureuse avec son mari. Ainsi, le rêve et la réussite de la jeune fille en matière scolaire furent  brisés par sa voracité sexuelle.

A noter que par respect, Bouesso appelle Bikou  par tonton mais, une dénommination rejeté par l'intéressé qui,  préfère que la jeune fille l’appelle par son prénom. Chaque fin du mois, Bikou  lui donne de l’argent, l’invite dans des restaurants  et organise des promenades sur les bords du fleuve Congo et dans d’autres endroits du centre-ville. Aussi, l'homme ne cessait de lui  dire, "il faut profiter de ta jeunesse." En clair, elle devrait  être branchée et vivre au vent de la mode.

Une politique qui a finie par payer car, Bouesso devient la maîtresse du mari de sa tante. Lorsque sa tante tombe aucourant de la situation, la chasse de sa maison. L’héroïne est alors  accueillie par son amie Véro qui la recrute comme serveuse dans un bar-dancing où elle est actionnaire.  Bouesso accouche d’un mort-né, produit de M. Bikou.

Ensuite, elle devient la maîtresse de Pascal, ami de maestro, l’amoureux de Véro, puis de Maker, un homme marié puis divorcé vivant en France et en séjour au pays. Ce dernier  lui promet  le mariage, de son retour en France Maker meurt, la jeune fille est accusée mensongèrement de lui avoir transmis le Sida. Dans sa mésaventure, elle devient la maîtresse d’un  autre homme politique,  Pierre Malonga, rentré d’exil de France, à la faveur de la Conférence nationale souveraine. Avec cet homme très engagé, Bouesso se lance  aussi dans la politique et devient une grande militante au sein du parti crée par son nouveau mari, où elle occupe une place importante.

La jeune fille déroutée, met  de côté   les sages conseils prodigués par  sa maman avant  qu'elle ne quitte le village: «Tu dois rester une fille respectueuse et raisonnable,  penses avant tout  à tes études. Je ne veux pas que tu aies un petit copain avant d’avoir obtenu tous tes diplômes ».

L’auteur  d'Une fille du Congo fonde  souvent ses textes sur les réalités des faits sociopolitiques où la géographie de l’univers romanesque rappelle certains lieux de Brazzaville.  Le réalisme de Boutsindi se caractérise aussi dans la mise en scène de certains éminents noms politiques ayant existé ou qui existent encore. Il a publié  plusieurs recueils de nouvelles et deux romans  parmi lesquels : Le Mbongui ; Bal des sapeurs à Bacongo ; Jour des funérailles à poto-poto ; L’homme qui avait trahi Moungali, Le voyage de ya foufou…

 

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo: la couverture du roman "une fille du Congo"