Littérature : Ladoxa éditions à la conquête des écrivains congolais

Samedi 13 Décembre 2014 - 10:18

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Nadia Origo, directrice de cette maison d’éditions, a organisé une tournée africaine qui l’a conduite respectivement à Libreville et Port gentil au Gabon dans son pays d’origine, à Brazzaville au Congo, puis à Yaoundé au Cameroun. L’échange avec les écrivains congolais à la librairie des Dépêches de Brazzaville, a été une opportunité pour eux, car la question d’édition est un casse-tête en ce qui concerne les dépenses à effectuer. Elle a profité également de cette tournée non seulement pour parler de sa maison d’édition, mais aussi pour faire la promotion des auteurs qui publient chez elle.

Ladoxa éditions a été déclarée maison d’édition il y a quatre ans, bien que cela ne fait que deux ans, c’est-à-dire depuis décembre 2012, qu’ils fonctionnent à plein régime sur le concept de la maison d’édition, sur la ligne éditoriale, sur la cible à toucher aussi bien en termes d’auteurs qu’en termes de lecteurs. C’est donc courant ce mois qu’ils ont démarré l’activité éditoriale avec le premier grand groupe d’auteurs qu’ils ont reçu.

Aujourd’hui Ladoxa éditions a tous les genres littéraires, à savoir : le roman, la nouvelle, l’essai, la poésie, le conte...  Ils croient qu’ils peuvent toucher différents publics en ayant un seul encrage. A Ladoxa éditions on n’a pas fait des livres politiques au sens propre du terme. Il y a cependant quelques livres qui abordent des sujets de société, avec un léger glissement vers la politique, sans toutefois mettre en évidence cetaines vérités. Cette maison d’édition s’est ainsi engagée, avec ses auteurs, à traiter dans une bonne écriture des sujets qui puissent intéresser le grand public.

Ils abordent d'importantes thématiques comme l’alcoolisme dans les ménages. Aujourd’hui dans les sociétés africaines, les gens peuvent boire toute la journée, 5 à 10 bières sans s'inquiéter de rien, parce qu’on estime cela normal.  Par contre en France par exemple, une personne est déclarée alcoolique lorsqu'elle consomme une quantité abusive de boisson par jour. Un autre sujet, par exemple, le blanchiment de la peau,  préoccupe  les populations noires, dont les points de vue sont dimétralement oposés. Certaines gens en effet, se disent libres de se maquiller tandis que d'autres, reconnaissant les dangers que cela présente, s'y opposent farouchement.

Quant à la tournée de la directrice de Ladoxa éditions en Afrique centrale, elle déclare que c’est parce qu’ils ont constaté qu’éditer des livres c’est bien, mais aller à la rencontre des gens qui les lisent c’est encore mieux. Car, a-t-elle déclaré, l’édition est toute une chaine : il y a l’auteur, l’éditeur, l’imprimeur, le distributeur, le diffuseur, le lecteur. Dans toute cette chaine, il est important pour un éditeur de se positionner au centre et d’inter agir avec tout ce monde. C’est ce que fait actuellement cette maison.

Cette première tournée littéraire a commencé par le Gabon, où Nadia Origo a travaillé avec des lycéens, des collégiens, parce que ce sont eux qui sont les premiers lecteurs, d’où, il est important de connaître leurs centres d’intérêts ; puis des journalistes, des libraires … L’intérêt aussi, a été de rencontrer des éditeurs pour voir comment ensemble, ils peuvent trouver des passerelles en matière de coédition, d’organisation d’événements dans le pays, dans la sous-région ou se retrouver sur d’autres plates-formes. C’est le cas avec le Congo- Brazzaville. Elle s’est rendue ensuite au Cameroun.     

« L’erreur qu’on fait c’est de penser que le salut viendra d’ailleurs ; non le salut vient d’abord de nous-mêmes. Je crois que chez nous en Afrique, on a des bonnes choses à proposer aux gens. J’ai discuté au Congo avec un éditeur et j’étais assez émerveillée par le travail qu’il fait en local en matière d’éditions notamment sur les manuels scolaires. C’est vraiment important d’aller discuter avec les autres. Voilà ce que je peux dire par rapport à l’édition et à moi-même », a-t-elle déclaré.

Notons que parmi les Congolais qui ont publié à Ladoxa éditions, il y a le dramaturge Jean Marie Bamokéna dans Postite.

Les collections de Ladoxa éditions

Ladoxa éditions contient quatre collections, plus une qui est en chantier. Les quatre collections qui existent déjà sont entre autres : « La librevilloise » qui est un clin d’œil sur Libreville, une idée de liberté ; « Les empreintes » est une collection qui s’intéresse à tout ce qui est restitution historique, hommage à des personnalités qui ont vraiment marqué leur époque, leur territoire et qui parfois sont oubliées à tort, parce que jugées n'avoir pas fait grand-chose dans leurs pays.   A titre d’illustration, le livre sur Sankara que l’édition a reçu, aborde un nouvel angle d'approche . « Les flèches » est une collection jeunesse mise à la  disposition des enfants de 12 à 15 ans et même les plus jeunes. Puis « Les essentiels », un livre pratique avec un dossier pratique ; des choses imagées, très techniques, sur comment faire ceci ou cela. La dernière collection sur laquelle la maison est en train de travailler de plus en plus, est plus ou moins politique sans être politicienne… L’éditrice n’a pas encore décidé si elle va valider ou pas.

Qui est Nadia Origo ?

Nadia Origo n’a pas un cursus littéraire, elle a plutôt fait des études d'environnement et développement durable. Elle est détentrice d’une thèse à Paris 4 Sorbonne, il y a quelques années. Elle a travaillé chez Total dans le monde, ensuite elle a travaillé dans l’agro-alimentaire chez Eni-lever. Ce n’était pas ce qu’elle voulait faire de sa vie. Elle a plus porté sur l’idée d’aller rencontrer des gens, de discuter avec eux des sujets sociaux ; de susciter des débats sur des thématiques diverses et variées. D’où, elle a choisi le monde de l’édition qui est un monde pouvant lui permettre de faire cela pleinement. C’est pourquoi, elle a quitté son emploi pour se consacrer à l’édition.

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Nadia Origo à droite du maitre de cérémonie Photo 2 : Nadia Origo en face des écrivains Congolais