Littérature : Gérard Yongo publie « Une nuit blanche »

La suite est la rencontre du jeune Mika avec une jeune fille nommée Pierrette Tapie, issue d’une bonne famille et qui bénéficie des meilleurs soins de la part de son oncle Tapalé depuis l’âge de deux ans. Tous ses mouvements étaient contrôlés, ses sorties et ses activités scolaires chronométrées.

Monsieur Tapalé n’aime pas voir les jeunes garçons s’approcher de sa nièce, qu’il considère comme sa fille, l’aînée de ses enfants. « Je vais mettre vos intestins dehors. J’ai tué, je tuerai chaque fois que je le voudrai. Ne touchez pas à ma fille, ne  vous approchez pas d’elle, gare à celui qui va oser (…), vous ne me connaissez pas, je suis ngouet ». Il se glorifiait des crimes commis au temps de la Jeunesse du mouvement national de la révolution (JMNR). Il était connu comme la terreur personnifiée. Menaçait  à l’arme blanche et pourchassait tous ceux qui s’hasardaient à fixer leurs regards sur  son portail où qui traînaient leurs pas devant le mur de sa maison. Un comportement qui contraste avec sa conversion au Christ. En effet, Tapalé qui se rend tous les dimanches à l’église pour la prière est compté parmi les fidèles qui reçoivent l’eucharistie (communément appelé communion).

Mika le contourne, il opte une stratégie de rendez-vous avec Pierrette. L’une des chansons  de l’orchestre Zaïko langa-langa jouée à fond dans le nganda de Benha, voisine de Pierrette leur sert de repère ; par contre la chanson Doublé-Doublé  ou Au secours, para-commando signifiait pour eux une urgence de rencontre pour une seconde fois au cours de la même journée et, la chanson Masuwa des Bantous de  la capitale les renvoyait à une date ultérieure. Mais l’amour est plus fort que tout. Tel un torrent, il emporte tout sur son passage. L’ouvrage évoque donc un sujet qui épouse les réalités sociales, mettant à nu les barrières sociales, la difficulté pour certains à s’émanciper dans une société hostile. Les épreuves victorieuses traversées par Mika sont proposées en modèle aux lecteurs.

À travers ce roman, Gérard Yongo permet aux lecteurs de se mirer et de s’interroger sur la société, l’amour, la haine, la liberté, tous ces vices et vertus qui font l’humanité. L’auteur nous fait revivre des faits qui ont eu une emprise sur notre vie d’adolescence.

Gérard Yongo a écrit en 2010 son premier ouvrage intitulé  Un guru apprenti sorcier, pour lequel il a reçu le grand prix littéraire du groupe Epy (groupe Pella Yhombo) dans la catégorie des arts et les lettres, les Sanzas de Mfoa huitième édition.