Littérature : « Destin cruel », deuxième ouvrage de Ludovic Julien Kodia

Éléonore et Jonathan forment à eux deux ce qu’il est convenu d’appeler un couple modèle d’universitaires sud-africains. Professeurs à l’université du Durban en Afrique du sud, ils vivent ensemble depuis onze ans et n’ont pas d’enfants. Cette situation préoccupe le jeune couple qui multiplie les tentatives médicales, sans succès. Éléonore, la trentaine révolue, désespérée, perd la foi et fait porter le tort à Dieu, qui, dit-elle, est responsable de sa stérilité. Son mari, Jonathan, la quarantaine, la réconforte : « Rien n’est impossible à celui qui croit, cesse d’accuser Dieu. C’est un jugement injuste de croire que Dieu est responsable de nos malheurs. »

Les soucis quotidiens d’Éléonore rendaient la vie du foyer de plus en plus difficile, au point que Jonathan décide de l’envoyer en vacances  à New-York chez Diana, la sœur aînée d’Éléonore. Celle-ci, militaire engagée dans la lutte contre  l’apartheid, est exilée aux États-Unis. Elle passe plusieurs semaines à côté de sa sœur Diana qui en profite pour lui faire faire des examens à Boston auprès d’un gynécologue. Les résultats révèlent qu’Éléonore souffre d’une tumeur qui, en s’aggravant, a entraîné de sérieuses complications. Le professeur propose alors une opération chirurgicale. Éléonore lui répond : « Vous ne tenterez rien professeur, je me suis toujours refusée à accepter une intervention chirurgicale, ce n’est pas aujourd’hui que j’y consentirai. Je sais pourtant que je ne pourrai jamais concevoir. Seul un miracle peut m’aider à retrouver le sourire perdu. » Au bout du compte, Éléonore se met au service de Dieu en chantant dans une chorale. La grâce divine lui sourit, et elle donne naissance à des jumeaux, Cindy et Kindy. Le jeune couple croit retrouver la joie de vivre, mais l’ironie du sort veut qu’Éléonore meure après son accouchement.

Un roman poignant, car c'est l’histoire de bien des gens d'ici et d'ailleurs. Une peinture de la vie qui oblige l’humain à cultiver le courage pour mieux supporter les aspérités de la vie. L’auteur, Ludovic Julien Kodia, est congolais. Son premier roman, Mes larmes coulent en silence, est paru en 2005 aux éditions Livres du Sud.