« Les larmes de la reine » de Mamadou Samb

Vendredi 24 Juin 2016 - 20:39

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Une histoire d’amour entre deux hommes perturbés par l’apparition d’une fille d’une rare beauté nommée Yacine. C'est aussi l’histoire de prince Seydou , vrai prince qui s’ignore dont la brutalité manifeste, soit-elle légitime, le conduit devant les jurés. Se dénoue enfin la trame épique des Reines Pokou et Niere dans un récit presque fantastique.

Un prince qui s’ignore, une reine qui choisit le bonheur de son peuple et sacrifie son rejeton. Une amie qui refuse de donner en sacrifice l’enfant qu’on lui a confié. Un ami, Mapenda, qui refuse que son prince s’entiche d’une fille. Une secrétaire qui refuse de voir son patron avec une autre fille, une reine qui refuse de pardonner sa dame de compagnie. C'est presqu'un roman de douces rébellions dans un style pondéré et de belles chutes et expressions ponctuées de maximes qui l’embellissent pour en donner un fond consistant.

« Celui qui se croit supérieur aux autres et qui le manifeste par un égoïsme incontrôlé, par avidité insatiable, et un repli hautain sur lui, ‘ est rien d’autre qu'un être arrêté dans son développement. C'est un immature, à l’âme castrée. C'est un être à la sensibilité enchaînée. C'est un enfant mutilé », peut-on lire dans ce livre.

La trame est belle, bien qu'elle s’achève en laissant un goût d’inachevé. Une histoire atypique qui dérive devant les juges et aboutit sur des secrets de royaumes où les reines sont actrices et griots, un vieux griot tient en haleine le tribunal ainsi que le lecteur.

Le désir de liberté incarnée par une belle oie sauvage et la violence gratuite dans un monde pourri par l’argent où l’homme est un loup pour son semblable dans une perspective rousseauiste. Beau roman pour commencer ses vacances.

 

Alain Zoka

Légendes et crédits photo : 

Couv

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