Le musée d'Ouidah : une nouvelle perspective pour l’art contemporain africainSamedi 14 Décembre 2013 - 8:53 L’art contemporain est à Paris, à Londres, à New York, à Bilbao, à Tokyo, à Venise… Oui le genre a trouvé ses quartiers dans le monde, son audience aussi. Car l’art contemporain ne connaît pas la crise, en témoignent des œuvres qui s’arrachent à des millions de dollars autour du globe. Et l’Afrique dans tout ça ? La rumeur dit que les artistes du continent ont le vent en poupe, la tendance du marché de l’art le confirme, en témoignent les collections des galeries des plus grandes villes du monde. Parmi les récents événements liés, on retient la foire qui s’est tenue à Londres en octobre. Le premier marché d’art contemporain organisé hors du continent a mis en lumière cette créativité et une résonnance auprès du grand public. Qu'en est-il de l’art contemporain africain à domicile ? Beaucoup d’artistes ont quitté le continent pour se rapprocher de ces villes créatives, essentiellement à cause du manque des structures dont ils ont besoin. Pour autant l’Afrique semble se préparer depuis quelques années à les faire revenir, et accueillir les nouvelles générations. Le 9 novembre, la Fondation Zinsou a ajouté sa pierre à l’édifice en ouvrant les portes du premier musée sur le continent consacré à l’art contemporain africain à Ouidah, ville historique située à une quarantaine de kilomètres de Cotonou, au Bénin. On doit la création de ce musée à la famille Zinsou, franco-béninoise, passionnée d’art, collectionneuse et engagée dans la promotion de l’esthétique et de la culture africaine. Le projet résulte de huit ans d’un travail passionné et vise à conserver l’art contemporain sur le continent face à la délocalisation des artistes à cause du manque de représentation en Afrique. Depuis 2005, la Fondation Zinsou a accumulé un millier d’œuvres, accueilli 22 expositions et 4 millions de visiteurs, la plupart étant des enfants, via des ateliers pédagogiques et des formations. Ce parcours brillant a conduit la Fondation à s’élargir, sur le principe d’un financement privé conduit par la famille Zinsou et la contribution de nombreux mécènes. Le musée s’est installé entre les murs de la Villa Ajavon bâtie en 1922, symbole historique du pays et bijou architectural. Aujourd’hui, le Musée d'Ouidah expose une sélection d’œuvres de la collection de la Fondation. On retrouve les travaux d’artistes tels Romuald Hazoumé, Cyprien Tokoudagba, Frédéric Bruly-Bouabré, George Lilanga, Samuel Fosso, Seni Awa Camara, Jean-Dominique Burton, Bruce Clarke, Chéri Samba, Mickäel Béthé Sélassié, Aston, Kifouli Dossou et Solly Cissé. Deux questions à la Fondation Zinsou Morgane de Capèle |