Le jeune réalisateur congolais Ori Huchi Kozia observe l’illettrisme en France

Mercredi 26 Mars 2014 - 19:18

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L’illettrisme en France, déclaré grande cause nationale en 2013, a attiré l’attention du jeune réalisateur congolais Ori Huchi Kozia qui développera à partir du mois d’avril un projet au cours d’une résidence d’écriture de quatre mois à la Cité des arts de Paris

Il s’agira pour Ori Huchi Kozia de poursuivre un travail qu’il avait commencé à Brazzaville. En 2010 il s’est intéressé à cette question après être entré en contact avec des personnes qui travaillent sur la question dans un centre spécialisé. « Ça m’étonnait de voir des personnes qui ne savaient ni lire ni écrire dans une salle de classe, toutes les générations confondues. Ce qui me marquait, c’était le courage de ces personnes », explique-t-il.

Après son expérience congolaise et son séjour de formation en 2012 à la Fémis, en France, le fait de savoir que le phénomène de l’illettrisme existait aussi en France a créé le déclic pour amorcer enfin ce projet qu’il qualifie d’important. « En France j’ai rencontré aussi des personnes qui étaient dans la même situation que celles de Brazzaville ; j’ai pu me rendre au centre d’encadrement qui était à peu près comme celui de Brazzaville. En France, on trouvait des Sénégalais, des Maliens, des Congolais, des Marocains et aussi des Français qui, pour une raison ou autre, n’avaient pas eu l’occasion d’apprendre à lire et à écrire. »

Après un mois d’écriture aux ateliers Sahm qu’anime l’artiste peintre Bill Kouelany, le projet a été présenté au programme Visa pour la création qui a accepté de le financer en résidence d’écriture à la Cité internationale des arts à Paris.

La résidence consistera donc à réécrire le film avec des données réelles. « Il faut que je sois sur le terrain, car c’est cela aussi, la spécificité de Visa pour la création : donner aux artistes la possibilité de faire des choses dans des endroits où elles doivent se faire. Je réécrirai le film par rapport aux personnages que je vais rencontrer et aussi à toutes les interactions qui permettront que le film soit un réel point de vue de l’auteur. Je vais rechercher des personnages, car le film ne peut se faire sans personnages, repartir au foyer Pinel  à Saint-Denis, rencontrer les ONG et les organisations qui travaillent dans cette thématique pour discuter. »

Ori Huchi Kozia a signé récemment Epicuria, un court métrage réalisé au sein du Collectif Tozali. C’est en 2011 qu’il réalise son premier documentaire Joe et moi. Il se situe dans un style hybride, oscillant entre la fiction et le documentaire. Le cinéma est pour lui une passion, une expérience personnelle du vécu quotidien.

Hermione Désirée Ngoma