L’affaire Sergueï Filine sur la table des juges russes

Mercredi 23 Octobre 2013 - 18:37

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Le 22 octobre s’est ouvert au tribunal Mechtchanski de Moscou, le procès sur l’agression à l’acide contre Sergueï Filine, danseur et directeur artistique du théâtre Bolchoï, qui a failli perdre la vue et a subi vingt-deux opérations lors de son hospitalisation dans une clinique en Allemagne

Cette agression a révélé des rivalités féroces au sein de l'institution. Sergueï Filine a été attaqué le 17 janvier dernier en bas de son immeuble par un inconnu qui lui a lancé une fiole d'acide au visage. Cet acte a été condamné par le gouvernement russe et a soulevé l'émotion de tous les artistes, du public avant de faire le tour des médias du monde entier.

Pavel Dmitritchenko est en détention provisoire depuis le mois de mars. Le danseur soliste du Bolchoï a avoué avoir commandité l'attaque à ses deux complices, Iouri Zaroutski, l’exécutant, et Andreï Lipatov, le chauffeur, invoquant des désaccords artistiques, mais, a-t-il dit, il ne voulait pas une agression au vitriol. Pavel Dmitritchenko a également exprimé ses regrets lors d'aveux diffusés par la télévision russe. « J'ai organisé cette agression, mais je ne voulais pas aller aussi loin », a-t-il expliqué.

« Dmitritchenko ne se considère pas coupable d'avoir porté atteinte à la santé de Filine. J'espère que le tribunal pourra mettre de côté l'émotion publique suscitée par cette affaire et rendre un verdict fondé sur des preuves et juste », a déclaré l’avocat de Dmitritchenko.

Selon la ballerine Anastasia Volotchkova, l’agression de Sergueï Filine n’a rien à voir avec la danse : « Il s'agit d'un conflit interne, lié à l'administration du théâtre, à la mafia qui gravite autour d'elle, aux intrigues de pouvoir, au partage de la rente et des postes en vue. »

Dmitritchenko et ses deux complices risquent douze ans d’emprisonnement pour « blessures volontaires préméditées »

Après une greffe de peau et plusieurs opérations aux yeux, le directeur artistique du théâtre Bolchoï a repris en septembre son travail, il est désormais accompagné d’un garde du corps et porte des lunettes noires, son visage porte encore des traces de brûlures.

Rosalie Bindika