« L’Absence », un drame sur l’éloignementSamedi 28 Décembre 2013 - 8:01 Dans L’Absence, Mama Keïta traite du sujet fort de l’immigration et met en scène William Nadylam dans le rôle d’Adama, un jeune Sénégalais brillant qui a étudié en France. Adama a quitté son pays il y a 15 ans, sans jamais rentrer malgré ses promesses, jusqu’au jour où il reçoit un télégramme lui annonçant des nouvelles graves au sujet de l’état de santé de sa grand-mère. De retour à Dakar, il découvre que celle qui l’a élevé après la mort de sa mère se porte bien
Le réalisateur sénégalo-guinéen a présenté L’Absence pour la première fois en 2009 à a presse, puis dans de nombreux festivals de cinéma en Afrique, Europe et États-Unis. Le film a reçu le Prix du meilleur scénario au quarantième Festival panafricain de cinéma et de télévision d'Ouagadougou, le Prix de la meilleure comédienne décernés à Jacky Tavernier au Festival francophone d’Angoulême et l’Écran du meilleur comédien décerné à William Nadylam à l’occasion des treizième Écrans noirs en 2009 à Yaoundé. Le parcours a été long pour ce long métrage qui ne sort que cinq ans plus tard, en France, malgré de belles critiques. Parmi elles, celle d’Hassouna Mansouri, d'Africine.org, parlait du long métrage « au rythme frénétique » en ces mots : « Ce déchirement entre le désir de repartir le plus tôt possible et la peur de rester se traduit par l’atmosphère générale du film. Les événements sont très serrés dans le temps chez Mama Keïta. L’atmosphère tendue de cette descente aux enfers de L’Absence est rendue par le montage parallèle de l’image nerveuse de la caméra portée. » Pour Michèle Solle de Clapnoir.org, on parle d’« un polar noir de chez noir ! Une descente aux enfers portée par une caméra qui fait son miel de la puissance de la ville grouillante et forte. » L’Absence marque le clap de fin pour Mouss Diouf disparu à l’été 2012 et très affaibli pendant le tournage. L’acteur sénégalais avait déjà joué sous la direction de Mama Keïta dans le film Le Sourire du serpent. L’Absence, de Mama Keïta, avec Mouss Diouf, William Nadylam, Jacky Tavernier, Mame Ndoumbe Diop. Morgane de Capèle |
Lors des rencontres Cinémondes 2013, Mama Keïta a confié que, à l’image du film, le tournage s’est fait dans la difficulté et la douleur : peu de moyens et des journées denses de travail de seize heures, dans des conditions difficiles. Le jeu en a valu la chandelle.
