La vannerie : un métier au service du développement durableMercredi 18 Septembre 2013 - 16:15 Albert Luvila est un vannier qui a commencé à exercer son métier depuis 1975 au village Makana, dans le département du Pool. Lors d'un entretien avec Les Dépêches de Brazzaville, il n’est pas peu fier de parler d’une expérience encourageante Grâce à son art, Luvila met sur le marché différents types de meubles : salons vedettes, fauteuils, tablettes, chaises, tables à manger, étagères, moutêtes, lits, armoires, paniers, fabriqués à base de lianes, de rotin, de bois ou de planches. Au fil du temps, l’artisan a su perfectionner son travail au point qu’aujourd’hui ses œuvres ont une finition irréprochable, bien qu’exposées aux intempéries naturelles. Depuis 1989, Albert Luvila occupe le plein air du rond-point de Bifouiti à Makélékélé, dans le premier arrondissement de Brazzaville. L’endroit est connu des Congolais et des étrangers en séjour à Brazzaville qui y accourent pour passer commande. Évoquant le rôle de l’État dans l’accompagnement des artisans, Luvila dit avoir apprécié l’initiative du ministère des Petites et Moyennes Entreprises (PME) à travers le projet de construction du village artisanal qui lui rappelle celui d’Algérie : « Je pense que l’idée de rassembler les artisans en un seul endroit n’est pas mauvaise. Mais le nombre limité d’artisans dans chaque discipline ne nous encourage pas. Je suggère au gouvernement de construire d’autres villages artisanaux en dehors de celui de Tsélampo afin de satisfaire tous ceux qui œuvrent dans le domaine de l’art. » Trente jeunes formés, mais… Albert Luvila regrette de ne pas disposer de lieu approprié pour installer son atelier. « Depuis que j’occupe cet endroit, j’ai formé plus de 30 jeunes. La ministre Émilienne Raoul m’avait confié un jeune à l’apprentissage. J’invite tous ceux qui veulent apprendre la vannerie de me rejoindre car la porte est grandement ouverte. » Comme tout métier évoluant dans l’informel, la vannerie n’échappe pas aux difficultés, comme il le reconnaît. En dehors du manque d’atelier, l’artisan évoque celui d’un magasin de stockage et d’exposition. Au nombre des souvenirs, Albert Luvila a souligné sa participation à l’exposition-vente à Paris en 2006 même si, ajoute t-il, avec amertume : « Sur les 2,85 millions FCFA, seulement 850 000 FCFA nous ont été versés en trois tranches pendant trois années. Jusqu’à aujourd’hui la somme restante n’est pas encore payée. J’ai de sérieux ennuis avec certains artisans qui réclament leur argent. » L’artisan, qui dit avoir introduit des requêtes au cabinet ministériel, ne manque pas d’espoir. Les œuvres d’Albert Luvila sont appréciées des nationaux et des étrangers. « L’interdiction des sachets sur les marchés congolais permet aux paniers en liane de s’écouler facilement. Nous recevrons beaucoup de commandes pendant les fêtes de fin d’année » : la vannerie a encore de beaux jours devant elle car, aujourd’hui, elle fait partie de ces « métiers verts » appelés à accompagner le développement durable. Rosalie Bindika Légendes et crédits photo :Photo 1 : Les objets artisanaux exposés. (© DR) ;
Photo 2 : Albert Luvila en plein travail. (© DR)
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