Kintambo : Bana Boul fait carton pleinMardi 19 Juillet 2016 - 19:06 Plus de cinq cents personnes réunies dans la salle Monalyse, enfants et adultes, ont unanimement aimé la saison 2 du dessin animé qu’ils ont pris plaisir à regarder dans une ambiance chaleureuse et bon enfant entre applaudissements et éclats de rire. Plusieurs étaient venus suivre la projection avec la nostalgie de la précédente saison. Ils ont redécouvert les Bana Boul dans un nouvel univers, celui de la télévision. Dès le premier épisode intitulé Sonacou, Pitsho est derrière la caméra et Dadou apparaît au petit écran. Il annonce la couleur : « Nous sommes heureux de vous revoir après de nombreuses années ». Ce, poursuit-il, « après que nous ayons fermé notre église. Les ouailles sont à présent rétrogrades. Certains se sont adonnés au piratage des DVD et d’autres sont devenus des malfrats. Mais, nous avons prié Jésus-Christ et nous sommes de retour dans vos maisons avec un nouveau concept, TV na biso (notre télévision) ». Cette entrée en matière en lingala avec quelques mots dits dans un français plutôt boiteux a presque aussitôt rempli la salle obscure de fous rires. Ainsi, dans presque tous les épisodes suivants on a vu les Bana Boul évoluer dans la sphère de la télévision. Ils parodient les programmes télévisés locaux qu’ils rebaptisent. Ce, partant du JT, le cas du premier épisode susmentionné, jusqu’aux publicités en passant notamment par le jeu Génies en herbe, les émissions chrétiennes à téléphone ouvert et les chroniques musicales. Même lorsqu’ils évoquent des sujets sérieux comme l’indépendance dans Special Lipanda, Dadou, qui joue au journaliste, trouve le moyen de glisser une boutade. En effet, prêt à recevoir à l’occasion ses hôtes, parmi lesquels Kasa-Vubu et Lumumba, on l’entend fredonner un extrait d’Indépendance Cha-cha dans une version unique. « Oh table ronde cha-cha ya carré oh, au lieu de l’habituel Oh table ronde Cha-cha ba gagné oh ! », chante-t-il. Ce petit jeu de mot ne passe pas inaperçu, le public réagit en riant. Un clin d’œil évident à la saison 1 avec notamment la participation de sœur Lachou dans Prière Sir commande, parodie des émissions chrétiennes à téléphone ouvert. Comme c’est le cas dans certaines d’entre elles où des hommes de Dieu se proposent de prier en direct pour les téléspectateurs, Dadou fait de même accompagner du frère Dieu m’a donné des yeux pour voir (qui louche) et de la sœur Nzapengabo. Et, Pibliciteu, consacré en bonne partie aux publicités, se rit notamment des produits de beauté éclaircissants. En effet, Bana Boul propose les savons Safuderm et Anti-Tshoko. Le premier est fait à base de noyau de safu d’où le nom safuderm. Tandis que le second, à son opposé, a la vertu de « noircir » car il est « anti-tshoko » ou anti-décapant. Fait à base de braise, il a comme vertu spéciale de garantir une « beauté ténébreuse ». Des éclats de rire contagieux se sont répandus dans la salle lors de cet épisode où il est également question de la boisson Kwiti kwiti dont un seul bouchon suffit pour rendre ivre-mort qui s’hasarde à la boire. Les adultes aiment Du premier au dernier, pas un seul épisode de Bana Boul n’a laissé la salle Monalyse de marbre. Offert comme plat de résistance, le dessin animé de Hallain Paluku a été précédé de quelques trois autres réalisations locales du même genre notamment Tansia de Grâce Nzolo et Kinoizeries de Bruno Luya. Plutôt à vocation pédagogique, le premier épisode de Tansia était une sorte de leçon sur l’hymne national. Quant à Kinoizeries, à l’instar de Bana Boul reste dans le registre de l’humour avec des dialogues en lingala. Pour celui-ci aussi le rire était au rendez-vous. Plusieurs des enfants interrogés par Les Dépêches de Brazzaville au sortir de la projection ont affirmé avoir passé un agréable moment. Claudia, adolescente, Galie, 10 ans, Barack âgé de 5 ans à qui nous avons demandé quel épisode ils avaient aimé le plus ont unanimement répondu : « tous ». Et, ils n’étaient pas les seuls. Ortie, trentenaire est allée jusqu’à nous confier : « Cela va sans dire, la saison 2 est bien meilleure que la première. J’ai beaucoup aimé ». Pour sa part, Espérance, la cinquantaine révolue, venue accompagner sa fille et sa petite-fille, a trouvé le contenu plus adapté pour les adolescents et les adultes que les enfants. « A mon avis, Bana Boul est plus compréhensible pour les enfants d’un certain âge, voire les adultes que pour les enfants. Le langage et les sujets traités s’adressent plus à cette catégorie et sont mieux compris par eux mais n’empêche que les enfants aussi y trouvent leur compte comme on l’a vu aujourd’hui », a-t-elle affirmé avec un grand sourire. Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Des enfants entrant de la salle Monalyse peu avant la projection
Photo 2 : Un extrait de l’épisode Pibliciteu
Photo 3 : Une vue partielle de la salle lors de la projection
Notification:Non |