Journée internationale de la Francophonie : ouverture des portes de l’exposition Lady by ladySamedi 22 Mars 2014 - 18:56 Le vernissage opéré au Centre culturel Meko autour des photographies de Gosette Lubondo, des peintures d’Ange Swana et des dessins de Willy’s Kezi a constitué l’un des évènements marquants du 20 mars organisé par le Centre Wallonie-Bruxelles en partenariat avec Kin ArtStudio. Quinze œuvres, dont six photos, trois toiles et six dessins constituent l’exposition Art en plein air Lady by lady ouverte au public jusqu’au 27 mars à Kinsuka. Une vitrine pour les trois artistes kinoises susnommées qui font partie de la nouvelle génération des plasticiens. Il est perceptible que chacune tente de dégager une nouvelle énergie faisant l’effort de s’adapter aux nouvelles pratiques artistiques. Les six clichés exposés par Gosette invitent à une nouvelle perspective qui « met la machine en relation avec l’homme et la société ». En effet, par le truchement de sa photographie, voitures de train et bateaux rouillés pas spécialement hors service qui passeraient bien pour des épaves, elle pose un regard interpellateur. « N’y a-t-il pas moyen de donner une nouvelle vie à ces machines ? », questionne-t-elle. L’interrogation englobe tout un questionnement qui n’est pas à circonscrire dans le seul cadre de la gare centrale ou du port Onatra de Kinshasa. Car la jeune photographe voit au travers de cette ruine apparente des machines rongées par la rouille celle de la société congolaise. La connexion qu’elle se permet de faire se présente comme suit : « Notre société a traversé beaucoup de périodes de conflits qui sont la cause des lacunes observées dans plusieurs domaines, notamment celui de l’industrie ». Les trois Belles monstrueuses d’Ange Swana, heureusement plus belles qu’elles ne paraissent monstrueuses, sont des portraits ravissants de femmes. Les peintures abordent de manière singulière les questions de « liberté d’expression et de difficulté de langage ». Si pour la peintre, les fonds gris, noirs et rouges des trois toiles n’étaient pas à considérer dans la lecture des œuvres, certains visiteurs de l’exposition pensaient être en droit de contester cette affirmation. D’aucuns y ont décelé une sorte de code créant l’ambiance appropriée à l’expression faciale des Belles monstrueuses. Pour Ange, c'est avant tout une question d’humeur que d’autre chose. Dès lors, l’on ne doit y voir autre chose que trois différents « tempéraments exprimés par des visages construits à partir de mots et de phrases ». Dessins caricaturaux Willy’s Kezi en qui d’aucuns ont reconnu l’expression de la « vraie kinoise » a donné à voir des dessins caricaturaux de la société. Dans la plupart, il est question de mode et de légèreté des mœurs. La sape vue sous l’angle de cette extravagance à outrance qui prime sur la notion du beau exprimée par des couleurs vives certes à la mode mais qui traduisent un goût assez douteux. Les collages ont une part importante dans les œuvres de Willy’s qui y associe des écrits sous formes de déclarations, mises en garde, dialogues, etc., ils donnent à son graphisme un reflet branché qui les plongent en plein dans l’actualité. Dans le cas du dessin pittoresque de la demoiselle qui se targue d’être « née à Panama », c’est un défi lancé aux beaux parleurs taxés de mauvais faiseurs. Il s’agit même d’une adresse directe aux « Combattants » d’agir quitte à mettre de côté leurs discours, des questions oiseuses qui ne valent rien sans action concrète pour apporter un changement. La diaspora est donc plus que jamais présente dans le panorama offert par la plasticienne qui met aussi notamment en scène une discussion entre deux dames vêtus de cuir. Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Gosette Lutondo échangeant avec les visiteurs devant l’un de ses clichés
Photo 2 : Trois dessins de Willy’s Kezi exposés dans Lady by lady
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