Jean-François Ndenguet : « Il n’est pas possible pour un pays de combattre efficacement le crime de manière isolée »Samedi 6 Février 2016 - 13:43 Brazzaville abritera du 8 au 10 février prochain, la 23e conférence régionale africaine d'Interpol (Organisation internationale de police criminelle). A moins d’une semaine de ce grand rendez-vous des responsables des polices africaines, le directeur général de la police congolaise a souligné sur le site d’Interpol, l’importance de la coopération policière internationale pour la sécurité au Congo.
Ainsi, dans le cadre du renforcement de la coopération policière internationale, et dans le but de mener d’une manière coordonnée la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, la police congolaise a créé, a indiqué son directeur général, un partenariat solide avec ses autres services nationaux chargés de l’application de la loi. Il s’agit, entre autres, de la Gendarmerie nationale, la Douane, les Eaux et forêts, la santé, les transports, l’ordre des pharmaciens, la justice et l’unité de lutte contre la drogue. En effet, chacun de ces services a désigné un point focal au Bureau central national d’Interpol à Brazzaville. La collaboration de ces différents services consiste à bâtir des stratégies communes de lutte contre la criminalité nationale et internationale et à examiner toute question de coopération relative à la lutte engagée contre la criminalité. Il s’agit également d’identifier l’émergence de nouvelles formes de criminalité et à fusionner toutes les statistiques criminelles en vue d’une analyse criminelle appropriée. « La police congolaise est aussi concernée par la corruption » Intervenant sur la lutte internationale contre la corruption, le général Jean-François Ndenguet a souligné la nécessité d’adapter les qualifications et les compétences des acteurs de la lutte contre ce fléau et autres infractions assimilées, au moment où des malfaiteurs déploient sans cesse de nouveaux procédés pour dilapider les ressources publiques. Pour lui, la capacité à coordonner une action de lutte mondiale est d’une importance cruciale pour les services de police et de justice du monde entier. « Comme dans tout autre pays au monde, le Congo n’échappe pas au phénomène de la corruption. La police congolaise est aussi concernée par la corruption. Ce problème constitue un souci pour les responsables de nos services à tous les niveaux, d’où la recherche constante des voies et moyens susceptibles d’en réduire l’importance, voire de l’éradiquer », a-t-il expliqué, précisant que la police s’appuyait sur la législation en la matière qui prévoit et punit en tant que crime la corruption, la fraude et les infractions assimilées. Pour lutter, par exemple, contre la corruption au niveau de la voie publique, la police congolaise a immatriculé, de façon apparente ses agents en service dans les unités de la circulation routière. Une mesure qui permet aux usagers de la route d’identifier et de dénoncer formellement l’agent en faute. Rappelons que le Congo est membre d’Interpol depuis 1960, tout juste après son indépendance. Interpol Brazzaville a ouvert ses portes en septembre 1961 pour permettre à la nouvelle police nationale de coopérer avec les institutions policières du monde entier.
Le colonel Jean Roger Kouni Okogna, chef du B.C.N. Brazzaville par intérim s’exprimant sur l’importance d’Interpol pour lutter contre la criminalité propre au Congo : « Au cours des dix-huit derniers mois, six opérations de police ont été menées à travers le territoire national, dont une conjointement avec les Forces armées congolaises et les Eco-gardes, avec quarante-un braconniers déférés pendant cette période. En parallèle, 352 braconniers ont également été arrêtés sur toute l’étendue du territoire national par les services partenaires du ministère de l’économie forestière et du développement durable au cours des vingt-quatre derniers mois ». Le colonel de police Michel Koua, officier régional spécialisé mis à la disposition d’Interpol par la police congolaise : « Les huit pays d’Afrique Centrale que dessert le bureau régional sont confrontés à un certain nombre de défis en matière de sécurité, notamment le trafic d’armes, de drogues, le terrorisme, le trafic d’êtres humains, la piraterie maritime, qui nécessitent une franche et puissante collaboration régionale. En tant qu’officier régional spécialisé, je suis le point de contact pour la coopération policière internationale dans les huit pays couverts par ce bureau ainsi qu’avec chacun des 190 pays membres d’Interpol ». Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Le général Jean François Ndenguet; crédit photo Adiac Notification:Non |