Interview. Pasteur Blaise Toko : « Que chaque Congolais soit le prophète du Congo »

Les Dépêches de Brazzaville : Le premier rendez-vous de l’an vient de prendre fin, quel est le premier mot qui vous vient à l’esprit ?

Pasteur Blaise Toko : C’est un mot de remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin, ont soutenu cette vision. Alain Moloto a été appelé par Dieu, c’est vrai mais ce n’est au final qu’une sémence qui est rentrée sous terre et qui finit par germer. Remerciements pour le soutien reçu pendant la maladie de Papa Alain, pendant les obsèques et aussi pour celui que nous expérimentons maintenant après sa mort au travers de tous ces gens qui continuent à venir. Notre premier message, c’est de remercier les personnes de volonté certes, mais aussi la presse, qu’elle soit audiovisuelle ou écrite comme Les Dépêches de Brazzaville. Notre souci majeur c’est de perpétuer cette œuvre. Et le seul mot d’ordre cette année, c’est qu’Eden ne disparaîtra pas, Gael non plus. Nous allons continuer de travailler dans l’œuvre dont le Seigneur avait donné le fardeau à son serviteur.

LDB : En évaluant ce premier rendez-vous, croyez-vous que ce soit reparti pour de bon avec Eden ?

PBT : Oui. Du reste, notre nouveau slogan est porté par la chanson Biso tokokoma, Congo eza ya Nzambe. Nous le transmettons à tous ceux qui nous suivent à Kinshasa, à l’intérieur du pays tout comme à l’extérieur et nous disons donc : « Tokokoma, tokokenda te, te, te, te là où cette vision nous conduira ».

 LDB : Qu’est-ce qui vous aura fait grande impression aujourd’hui ?

PBT: Mon impression, c’est que je suis merveilleusement étonné de voir cette participation, cette foule qui est venue si nombreuse. Il y avait un autre fait important à considérer, le match des Léopards qui doit avoir lieu ce soir. Alors, je me demandais si les gens allaient répondre à l’invitation car c’est le sort de la Nation qui est tout de même en jeu aujourd’hui. Mais au vu de cette foule de gens, c’est la preuve que cette vision est en train de germer et que le Seigneur est avec nous : « Tokokoma, nous y parviendrons avec le Seigneur ».

LDB : Eden semble se lancer sur un nouveau terrain, son discours n’est pas que de portée spirituelle…

PBT : En fait, nous voulons reprendre un aspect de la vision d’Eden qui semblait mis de côté. C'est-à-dire qu’Eden, ce n’est pas seulement « Kopapa ba démons », mais Eden c’est aussi la promotion des valeurs. Et parmi celles-ci figurent la protection de l’environnement. C’est ainsi que nous nous sommes dit que dans les jours à venir, il y aura des rubriques qui seront réservées à l’histoire, au civisme, à l’enseignement et à l’éducation sous toutes ses formes. Tout cela fait partie du package que nous appelons Eden.

LDB : Qu’est-ce qu'ils auront à retenir du sermon de cet après-midi tous ceux qui ont manqué ce premier rendez-vous  ?

PBT : Le sermon donné par Clovis Santu un de ses frères qui a toujours été au côté d’Alain Moloto avait pour thème « Où sont les prophètes ? » Au travers de sa prédication, l’orateur nous a interpellés tous en affirmant que chacun de nous est artisan de paix pour le Congo, chacun de nous l’est pour son développement. À chacun de savoir désormais ceci : « Je suis appelé à être le prophète que Dieu a établi pour ma Nation. Je n’ai plus besoin d’attendre Simon Kimbangu ou qui que ce soit d’autre mais je dois me considérer moi-même comme investi par Dieu du pouvoir de prophétiser sur ma Nation ». Nous voulons que cette responsabilité soit partagée par chaque enfant de Dieu. Nul n’est besoin d’attendre que les prophéties sur le Congo viennent des États-Unis ou d’ailleurs. Nous voulons que chaque Congolais soit le prophète du Congo, travaille pour sa promotion et se batte pour le bonheur du Congo.