Interview. Anthony Figueiredo : « Nous n’avons jamais joué devant autant de personnes »Mercredi 23 Septembre 2015 - 17:00 Venus de France, Les Y’a Nos styles, un duo comique composé d’Indiaye Zami et Anthony Figueiredo, ont beaucoup apprécié de prendre part à la troisième édition du Festival international d’humour de Kinshasa, Toseka, qui, disent-ils, est à ce jour leur plus grande scène. Une expérience qu’ils n’hésiteraient du reste pas à renouveler, affirment-ils de tout cœur. Preuve qu’à Toseka, le public n’est pas le seul à profiter de la magie du moment. Les Dépêches de Brazzaville : Que veut dire Y’a Nos styles ? Indiaye Zami : Y’a Nos styles veut dire que nous avons plusieurs styles. Les gens font souvent l’amalgame pensant qu’il n’y a pas de styles mais c’est N O S et donc nos pour plusieurs styles. Anthony Figueiredo : Nous disons plusieurs styles parce que nous puisons notre origine et nos influences dans plusieurs disciplines. Nous faisons du stand up, du mime, du bruitage, beaucoup de synchronisation. C’est presque de la danse, il y a pas mal de comédie. C’est un mélange de tout qui fait que c’était dur d’identifier ce que l’on faisait juste à travers nos prénoms. Ainsi nous avons trouvé une entité. Les Y’a Nos styles c’est plus un concept. LDB : À quand remonte la création des Y’a Nos styles ? AF : Nous existons en duo depuis 2008. Nous avons commencé avec un premier sketch pendant plusieurs mois. On s’essayait dans différentes scènes ouvertes de Paris pour voir comment le public allait réagir. Puis, on a fait quelques festivals et nous avons notre spectacle depuis fin 2011. Mais cela fait un an que nous avons vraiment trouvé notre univers. Comme tout artiste, peu importe la discipline, tu commences par te chercher par rapport à l’univers que tu veux donner au public. IZ : Elles datent d’un an les dernières écritures où nous essayons de plus choper les gens en leur parlant directement. L’on se présente, dit ce que l’on fait et après l’on commence avec les sketchs. AF : Notre univers a vraiment évolué. Je pense que si l’on avait gardé celui d’avant, l’on n’aurait pas pu faire face à un évènement comme Toseka qui est quand même un grand évènement d’humour. Donc, du coup, vu que nous avons vraiment évolué par rapport à notre univers, nous nous sentons prêts à attaquer des grandes scènes comme Toseka, c’est des soirées à plus de 2 000 personnes. Un grand plateau avec des humoristes qui viennent de l’Afrique entière et même du monde entier parce qu’il y avait Rachid Badouri du Québec, des artistes de France, etc., des gens d’un peu partout. Donc, Nous sommes très contents d’être à Toseka, c’est le dernier soir et nous sommes un peu nostalgiques déjà. C’est mort, je suis triste là. (Petits sanglots d’Indiaye) LDB : Quelle place occupe le passage à Toseka dans le parcours des Y’a Nos styles ? IZ : Honnêtement, c’est l’un des plus grands festivals auquel nous avons participé. AF : Moi, je vais être encore plus culotté. Toseka, c’est le plus grand festival que nous avons fait, honnêtement. IZ : Au niveau de l’engouement et de la scène, … AF : Même en termes de la capacité d’accueil du public. En fait, je crois que nous n’avons jamais joué devant autant de personnes. Honnêtement non, c’est sûr même. Et pour ceux qui connaissent le lieu, Le Théâtre de Verdure à Kinshasa est unique et assez mythique, surtout de nuit c’est magique. James Brown est passé par là et nous on joue là, c’est assez mythique. LDB : L’escapade de Kinshasa, si c’était à refaire… ? AF : Bien sûr que l’on revient, même demain. IZ : Je ferais bien un aller-retour, moi. AF: L’organisateur nous a demandé si nous voulions revenir l’année prochaine, nous lui avons dit avec plaisir, bien sûr. Nous avons kiffé le public et j’ai comme l’impression qu’il a aimé notre passage et nous sommes contents de cela. LDB : Pour Toseka vous aviez préparé un spectacle, vous a-t-il fallu le réadapter pour la scène kinoise ? Des changements ont-ils été opérés de l’idée première à l’exécution ? IZ : Déjà, c’était une surprise. Nous ne savions pas que ce festival avait un tel engouement. Nous ne connaissions pas le lieu. Et, après, l’on s’adapte toujours au lieu où l’on joue. Nous avons essayé de dire quelques petits mots en lingala. AF: Il ya deux choses : le fait de s’adapter et celui d’essayer de placer des codes que le public local va choper. Le faire de façon intelligente. Il ne faut pas juste placer des mots pour le faire, il faut aussi qu’ils correspondent à notre univers et cela a marché. À un moment donné, dans le spectacle, nous disons aux gens que nous sommes contents d’être là et que finalement nous partageons un bon moment ensemble. IZ : Ce soir, c’était vous et nous, Bomoko. AF : Oui, ce fait d’être unis, ensemble, Bomoko, nous ne l’avons pas juste trouvé pour plaire au public local. Nous l’avons vraiment ressenti que nous étions avec lui, que ça marchait vraiment. Et après, par rapport à notre univers, nous avions de l’appréhension : Est-ce que ça va marcher ? Et c’est la réaction de tout le monde, dès que tu n’es plus dans ton pays, tu perds un peu les repères, en fait. Propos recueillis par Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo : Un extrait de la prestation des Y’a Nos Styles à Toseka 3 (Photo Kenarts 57) Notification:Non |