Interview. Angel Kaba : « Je souhaite ouvrir un centre d’art en RDC »Samedi 5 Décembre 2015 - 15:00 Angel Kaba est une chorégraphe professionnelle originaire de la RDC. Après avoir longtemps évolué en Belgique, elle poursuit désormais sa carrière aux États-Unis. Les Dépêches de Brazzaville : Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel et pourquoi tu as nommé ton groupe "Contre-tendance » ? Angel Kaba : Je suis artiste, chorégraphe, directrice artistique de ma compagnie Contre-Tendance. Je fais de la direction artistique et de la production également sur différents types de projets. J'évolue dans ce domaine depuis plus de 10 ans maintenant. Pourquoi Contre-Tendance ? J'ai voulu jouer sur le contre-temps qu'on retrouve dans la musique. Et sur le fait que lorsqu'on a une vraie passion, il ne s'agit pas de tendance ou de mode. LDB : Pourquoi avoir choisi d’aller évoluer aux USA ? Quelles sont tes activités ? J'évolue dans le même domaine d'activités, je travaille juste très dur pour installer ma carrière et mon réseau à l'échelle internationale. New York est donc un début et une bonne base pour construire un réseau intéressant. LDB : Quelle différence trouves-tu entre le milieu de la danse aux USA et en Belgique ? AK : La Belgique m'a apporté l'expérience et la force de créer des projets, au départ pas grand-chose. La ville de New York, où je vis actuellement, offre beaucoup plus d'opportunités. Mais je fais attention au risque de ne pas me faire étouffer par la concurrence. Je garde les pieds sur terre et quand l'opportunité se présente, je ne la manque pas ! Ça c'est du "Angel Kaba" (rire). LDB : Quelle relation entretiens-tu avec la RDC ? Est-il vrai que tu comptes y ouvrir une école de danse ? AK : J'affectionne particulièrement mon pays. Je souhaite ouvrir un centre d'art où on pourrait former des jeunes artistes en devenir. Leur offrir, par la suite, la possibilité de bénéficier de mon réseau international pour les faire évoluer. J'aimerais que ce centre soit une référence en terme de qualité en Afrique. LDB : Tes différentes chorégraphies sont-elles également liées à la musique congolaise ? AK : Pas forcément, mon inspiration n'a pas de limites. C'est justement ma force. J'ai commencé par la danse classique à l'âge de 6 ans et mes influences sont diverses. Ma mère est antillaise de la Martinique et plus jeune, elle était danseuse traditionnelle. Tout cela, c'est un peu son héritage. LDB : As-tu déjà travaillé avec des artistes congolais ? AK : Plus jeune, j'ai rencontré Koffi Olomidé. J'ai collaboré avec plusieurs artistes congolais comme Dieudonné Kabongo, Princesse Mansia M'bila, Pitcho, 13Hor, Singuila... Partout où je vais, je cherche toujours une connexion avec ma communauté. Dernièrement à New York, j'ai assisté au concert de Fally Ipupa,qui a joué devant une salle comble. Je suis toujours fière de nous voir réaliser des choses positives à tous les niveaux. LDB : Quels sont tes modèles ? AK : Ma mère. J'essaye de faire comme elle, mais en mieux (rire) LDB : Quels sont tes projets avec ton groupe contre-tendance ? Tu comptes te produire un jour en RDC ? AK : Ma compagnie Contre-Tendance travaille en ce moment sur la diffusion de mon spectacle "Habit" et le projet documentaire "The New York Experience". Les cours et ateliers de danse continuent de bien évoluer à Bruxelles. Certains des jeunes de la compagnie commencent à évoluer à l'étranger, je suis très fière. Nous sommes en pourparlers avec le Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa pour éventuellement organiser un spectacle. Nous recherchons également des partenaires, des sponsors et nous sommes ouverts à toute collaboration sérieuse. Patrick Ndungidi Légendes et crédits photo :Angel Kaba (crédits photo Jean London Dia.) Notification:Non |