Humour : les Nyotas atterrissent sur la scène

Lorsque Les Dépêches de Brazzaville demandant à Jeovitha Songwa et Pryncesse Watuwila de se présenter, elles répondent pratiquement en chœur : « Nous sommes les Nyotas, deux jeunes humoristes et nous venons à peine de faire notre première prestation publique en duo. Nyota veut dire étoile, nous sommes des étoiles en devenir, nous nous imaginons déjà étoiles ». Et Pryncesse Watuwila précise la première : « Moi, je suis graduée de l’Institut national des arts (INA) depuis l’année passée ». Puis à son tour Jeovitha Songwa ajoute  : «  Et moi, je suis à l’INA maintenant, en deuxième graduat, je termine l’année prochaine ». Complices en dehors de la scène comme si elles y étaient encore, elles adorent jouer aux jumelles.

Pour leur première sortie, le public les a découvertes dans un spectacle où elles s’amusaient à faire de l’autodérision et de la comparaison. Elles l’ont résumé de la sorte : « Nous comparons les Africains et les Européens ainsi que la manière dont les mères africaines et les européennes traitent leurs enfants. Plus précisément, une mère congolaise et une mère française parce que leur façon de se comporter et d’élever leurs enfants est vraiment différente ». Elles commentent par la suite les derniers moments des coulisses. Elles indiquent qu’avant de monter sur scène, elles n’étaient pas ensemble. « Moi, je faisais les cent pas de mon côté et elle, de l’autre, me faisait des bisous de loin », explique Jeovitha. Et d’ajouter : « Je stressais tellement de la voir si loin et me demandais comment sera notre entrée ? Et si on ratait notre première phrase ? Et si les gens ne riaient pas ? Toutes ces pensées défilaient dans notre tête ». Pour sa part, Pryncesse raconte : « Moi, quand je suis arrivée sur scène et que j’ai senti sa présence, lorsqu’on a posé, le public réagissait déjà, je me suis dit, c’est bon ». Puis en chœur, lancent-elles, entre quelques petits rires complices : « On s’est amusées sérieusement. Quand le public réagissait, quand il réagit ça fait chaud au cœur, ça te stimule encore plus ». Au bout de la soirée, Jeovitha est convaincue : « Pour une première, on l’a fait ! On ne s’imaginait pas ça. En tout cas, moi je ne m’imaginais pas que le public réagirait aussi bien ». Avec Pryncesse c’est pareil : « Pour une première, on l’a fait ! Mais on a encore du travail à faire. Ce n’est pas un prétexte pour arrêter de travailler. Nous devons continuer à travailler sinon nous ne serons pas meilleures et le public ne nous suivra pas ». Jeovitha reprend : «  Pour une première, c’était vraiment fantastique ! », « magique, oui ! », ajoute Pryncesse et c’est une série de petits rires qui s’ensuit.

Un look sur mesure

Il se passe un moment et alors à Jeovitha de reconnaître après avoir échangé un regard complice avec sa « jumelle » : « Ce n’est pas rien de faire la première partie de Toseka. Là, c’est vraiment tout à fait différent. Avant, nous étions plus devant nos professeurs, nos collègues et amis. Mais là, c’étaient plusieurs catégories de personnes qui viennent de partout. C’est vraiment une grande expérience ». Pryncesse appuie alors  : « Je suis très contente de l’avoir vécue ».

Quant à leur look, Pryncesse fait savoir : « La coiffure, pour commencer, le jour où j’avais presté pour la première fois, fait mon one-woman-show, c’était en février dans la salle Mongita, au Théâtre national, j’avais déjà arboré les deux tresses comme une petite fille. Et, pour nous deux, je me suis dit que cela nous irait tout aussi bien. Pourquoi ne pas le refaire et paraître comme de vraies petites filles ? Parce que sur scène, nous nous amusons comme des enfants. Alors, autant prendre leur apparence en s’habillant comme de petites filles, voilà ». Et, les petites jupes plissées, c’est dans la même optique, affirme Jeovitha. « L’une d’entre nous a confectionné ces jupes », disent-elles en duo.

Pour les T-shirts à l’effigie de Mickey, noir pour Jeovitha et blanc pour Pryncesse, c’est une toute autre histoire encore. « Nous étions parties avec l’idée de prendre deux identiques, deux noirs ou deux rouges. Mais à l’étalage, il ne restait plus qu’un T-shirt noir et un blanc. Nous avons pris les deux. Mais on n’arrivait pas à s’accorder sur la couleur », disent-elles en duo. Sur le champ, elles se remettent à discuter  : « Moi, je lui ai dit, toi tu es plus claire que moi, tu devrais prendre le blanc, sinon le contraste avec moi serait plus grand. Mais non, toi aussi le blanc t’irait bien de toute façon ». Et, elles rient à nouveau de ce même petit rire coquin et complice qui a fait effet sur le public.