Hommage à Tchicaya U Tam’Si : l’IFC abrite une exposition sur l'oeuvre du poète

Samedi 7 Avril 2018 - 19:08

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 Pour marquer les trente ans de la disparition du poète, une exposition intitulée «Tchicaya, le Congo moins les murs» se tient du 5 au 28 avril à Pointe-Noire.

L'exposition a été conçue pour «déclencher une envie de voyage et d’aventure dans la matrice poétique de l’auteur, un désir d’aller à la source même de ses écris poétiques, dramatiques ou romanesques», selon les organisateurs.  L’activité que l’Institut français du Congo (IFC) a voulu essentiellement accessible à tous est un mixage d’éléments de connaissance objective sur la vie de Tchicaya U Tam'Si et sur son œuvre abondante, novatrice et d'une grande valeur artistique. Un véritable héritage légué au Congo, à l’Afrique et à la francophonie. Cette exposition est constituée, entre autres, de citations et d’extraits de poèmes de l’homme, de comptes rendus, des interviews au contenu à la fois scientifique et sensible accompagnés de photos. «Nous avons essayé de dégager quelques idées -forces, quelques caractéristiques de ce poète incroyable », a souligné Fabienne Bidou, directrice de l’IFC.

On note aussi la présence des manuscrits du poète, un aspect particulier que l’IFC a voulu apporter à cette exposition. Des documents obtenus auprès des ayants droit, notamment Aimée Mambou Gnali, sa cousine, Sett-Inn Louembet, sa fille, et le critique littéraire Boniface Mongo-Mboussi qui ont aussi contribué à la réalisation de l’hommage rendu à l’écrivain. Fabienne Bidou n’a pas manqué de les remercier. « Cela est très émouvant d’avoir le geste de l’écrivain. On a l’impression qu’il est là lorsqu’on voit ses manuscrits. Je remercie beaucoup les ayants droit de m’avoir fait ce cadeau pour le partager avec le plus de monde possible, pour pouvoir donner à la connaissance des documents qui sont parfois intimes», a-t-elle dit.

Les éléments sur Tchicaya U Tam’Si ont été mis sur des supports faciles à transporter.  À partir du mois de mai, l’exposition sortira des murs de l’IFC pour circuler dans les écoles et les lieux culturels. «Le but de l’exposition est d’ouvrir une porte d’accès à l’œuvre de cette personne extrêmement passionnée et touchante qui a laissé une œuvre majeure au nom du Congo et au-delà du Congo, au nom de la littérature francophone», a indiqué Fabienne Bidou.

Cette exposition est un véritable voyage dans la vie et dans l’œuvre de Tchicaya U Tam’Si, auteur classique considéré comme le Rimbaud de l’Afrique. Bien que vivant à Paris, il est resté attaché à son pays le Congo.

À travers l’activité on découvre, entre autres, sa double filiation à son père biologique, Jean Félix Tchicaya, premier parlementaire congolais, et a son père spirituel, Patrice Lumumba. Et à propos du premier, il dit : «Le Congo, c’était la quête politique de mon père, c’est aussi la mienne». On y trouve aussi le côté solidaire de l’écrivain qui se considérait comme un «mal aimé» recherchant l’amour de sa mère restée au Congo : «Je cherche simplement à sortir de la solitude et mes livres sont des mains tendues vers ceux, quels qu’ils soient, qui sont susceptibles de devenir mes amis», écrivait-il. On peut aussi noter d’autres citations comme : «Le français m’a colonisé, eh bien je colonise le français. Sans scrupules, oui, sans scrupules et avec jubilation» et «Je n’écris pas, je rends compte ».

Auteur de sept recueils de poèmes, Tchicaya U Tam’Si a aussi écrit trois pièces de théâtre, quatre romans, de nombreuses nouvelles et contes.  Ces œuvres ont été éditées en trois tomes (le troisième vient de sortir) chez Gallimard grâce à Boniface Mongo-Mboussa.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

-Une vue de l'exposition/ crédit photo Adiac

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