Hommage : les écrivains se souviennent de Sylvain N’tari BembaMardi 9 Septembre 2014 - 18:45 L’hommage rendu à l’écrivain Sylvain Bemba a réuni, le 6 septembre à la foire de Pointe-Noire, les écrivains, hommes de lettres et de culture. Tous, sont venus témoigner leur attachement à cette grande figure de la littérature congolaise disparue le 8 juillet 1995 à Paris. Au nombre des intervenants, son fils aîné, Antoine Martial Bemba, qui a fait l’évocation de son père en tant que père et écrivain tandis que Joseph Ona Sondjo, écrivain et critique littéraire a parlé de l’homme de lettres et de son œuvre. Dans son exposé, le fils de Sylvain Bemba a parlé de son parcours scolaire notamment au Collège de Mbounda où ses amis l’appelaient affectueusement King et son passage à la vie active comme chroniquer sportif, politique et culturel à la Radio télévision nationale (RTC), au journal La Semaine Africaine et à l’Agence congolaise d’information (ACI). Amoureux de la lecture, il s’enfermait dans sa bibliothèque des heures entières en donnant des instructions à ses enfants de ne le déranger que quand un collègue écrivain vient frapper à la porte. Sa bibliothèque avait près de 1800 ouvrages qu’il avait tous lus en retenant avec exactitude les références de chaque livre. Il avait aussi créé le Club Kallé en soutien à Joseph Kabassélé et jouait merveilleusement bien la cithare, instrument oriental à cordes qu’il a appris à manier au contact du père Duc, moine de Bouansa. Claude Alain Yakité et Jean-Pierre Tchakaka étaient ses épigones a dit Antoine Martial Bemba. Pour Joseph Ona-Sondjo, Sylvain Bemba va se faire très vite remarquer en écrivant dans la Revue Liaison de 1950 à 1960 avec ses écrits qui vont accompagner le mouvement idéologique de l’époque. Un engagement traduit aussi dans ses différentes chroniques radiophoniques, dans ses écrits (romans, théâtre, nouvelles) avec un langage puriste et empruntant souvent des pseudonymes dans ses différentes œuvres littéraires : L’enfer, c’est Orféo, L’homme qui tua le crocodile, Un foutu monde pour un blanchisseur trop honnête (Théâtre), Rêves portatifs, Le soleil est parti à Mpemba (roman), La mort d’un enfant de la foudre (nouvelle). Témoignant sur le musicien qu’il a côtoyé à Bacongo, l’écrivain et musicien Kazis NZenzé Kinounani a déclaré : « Dans le quartier, on l’appelait Mâ Ntsienché (le lièvre) parce qu’on avait dû mal à le cerner puisqu’il avait plusieurs facettes (journaliste, écrivain, musicien). Mais, quand il jouait la cithare tout le monde était subjugué comme le Dr Nico qui, en écoutant les sons de la cithare de Bemba avait décidé de les faire ressortir dans ses chants ». La cérémonie a été marquée par la remise des prix aux gagnants des jeux concours (dictée, culture générale, mots mêlés, scrabble). Avant la remise des prix aux lauréats, Wilfrid Malanda, président de Jci Victory a remercié le public et les écrivains en reprécisant le but de l’activité : promouvoir les écrivains congolais et encourager les jeunes à la lecture. Pour conclure, Alphonse Kala, directeur départemental du livre et de la lecture publique du Kouilou, a eu ces mots : « Cette activité que nous voulons pérenne avec l’évocation nos écrivains disparus vient s’ajouter à la journée de l’écrivain africain célébrée le 7 novembre. Les deux activités participent au rayonnement des belles lettres congolaises ». Hervé Brice Mampouya Légendes et crédits photo : Antoine Martial Bemba à droite et Joseph Ona-Sondjo
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