Histoire : le musée Marien-Ngouabi en quête d’un rayonnement

Lundi 21 Juillet 2014 - 19:48

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Le musée de l’histoire de la vie politique nationale communément appelé musée Marien-Ngouabi et le mausolée, deux entités qui font partie des lieux touristiques et de mémoire retraçant l’histoire du Congo, sont depuis des années l’ombre d’eux-mêmes. Le manque de visibilité et de rayonnement de ces lieux culturels a attiré notre attention

Creé en 1981, le musée Marien-Ngouabi, qui a été débaptisé pendant la conférence nationale et porte désormais le nom de musée de l’histoire de la vie politique nationale, et le mausolée national y attenant, constituent l’ensemble du complexe musée et mausolée Marien-Ngouabi. Situé sur le boulevard Denis-Sassou-N'Guesso, ce musée occupe l’ancienne résidence du commandement militaire de l’Afrique équatoriale française-Cameroun. Après le départ de l’armée française, le bâtiment supérieur servit de lieu de logement et de travail aux commandants de l’armée congolaise parmi lesquels on comptait le commandant Marien Ngouabi.

Après les événements tragiques que le Congo a connus, cet endroit n’avait pas échappé aux destructions occasionnées par cette guerre fratricide. Toujours situé dans l’enceinte de l’état-major des Forces armées congolaises de la résidence de l’ancien président, il ne reste plus que les murs car tous les objets lui ayant appartenu et qui étaient jadis exposés dans cette villa, ont été emportés et pillés lors du conflit. C’est désormais le personnel du musée qui occupe la vaste villa qui fait office de bureau administratif. Mais à l‘extérieur, ils doivent conjuguer avec les hommes en uniforme qui, souvent, ne facilitent pas l’accès à cet endroit.

Jean Dany Ebouele, le directeur du musée, pense que des conditions sont en train d’être créées pour que ceux qui gardent un souvenir de Marien Ngouabi reviennent sur ses traces en visitant ce musée. « Toutes les dispositions sont prises au plus haut niveau du pays et nous avons travaillé avec des architectes selon les orientations que nous avons reçues, à   savoir ces deux complexes vont être délimités pour que là où se trouve le musée, il n'y ait pas de militaires ; car lorsque l'on arrive pour la première fois, on a du mal à y avoir accès et rentrer. Il faut que le musée vive et soit fréquenté », a-t-il expliqué.

Cependant, Jean Dany Ebouele estime aussi que le musée n’a plus les mêmes attributions qu’à l'époque de sa création. « Lorsqu’il était musée Marien-Ngouabi, il ne concernait que tout ce qui avait appartenu au président Marien Ngouabi et à sa famille ; depuis qu’il est musée de l’histoire de la vie politique nationale, le musée n’a plus les mêmes fonctions. Cela veut dire que tous les acteurs politiques de notre pays devraient être évoqués ici, tout du moins ce qui leur appartenait », a poursuivi Jean Dany Ebouele.

Selon la politique du ministère de la Culture, il est prévu de rééquiper le musée là où a vécu le président et sa famille, partant des quelques objets que le musée détient. Pour le mausolée où a été enterré Marien Ngouabi, qui souffre d’un manque de visibilité, là aussi le directeur du musée a fait appel à la volonté du gouvernement. « C’est un lieu où les choses sont règlementées parce qu'il y a le ministère de la Défense et l’etat-major ; mais il suffit que l’on donne une impulsion à vouloir faire de ce lieu un lieu de mémoire pleinement, et c’est ainsi que l’on créera des occasions pour que tout ici soit revu », affirme le directeur du musée.

« Pour intéresser les acteurs politiques qui ont la culture dans le sang, nous leur demandons leur soutien et qu'ils nous apportent des choses qui puissent créer les conditions pour que les gens s’inspirent de la vie de Marien Ngouabi. Pour cela nous avons besoin du concours de tous », avance Jean Dany Ebouele. Et ce dernier de conclure : « Nous demandons à ce qu’il y ait dans l’unité de formation du musée, qui sera un module destiné à nos jeunes, des ateliers d’apprentissages aux techniques muséales et de créativité d’une bibliothèque spécialisée et aussi des projections. L’aboutissement serait que ces lieux soient fréquentés avec beaucoup plus d’engouement. » 

Devenu président de la République, Marien Ngouabi avait refusé d’occuper le palais présidentiel habituellement réservé aux présidents, au bénéfice de l’ancien état-major de l’armée française qu’il intégra. Pour un peu plus d’esthétique, le président fit procéder à la réfection des locaux suivants : le bâtiment principal, bâtiment du conseil d’État et du laboratoire, villa Shanghai ; le bureau de madame Céline Ngouabi. Le lieu réservé à l’inhumation, le Mausolée, est situé au bord de l’ancien jet d’eau devant sa résidence officielle. Marien Ngouabi recevait là les membres de sa famille ainsi que les responsables politiques et administratifs.

Hermione Désirée Ngoma

Légendes et crédits photo : 

photos 1 et 2 : Le musée-mausolée Marien-Ngouabi.