Gil Scott-Heron : « La Dernière Fête »

Samedi 8 Mars 2014 - 3:40

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Disparu le 27 mai 2011 à l’âge de 62 ans, Gil Scott-Heron était l’un des pionniers du rap, et un critique piquant de la société américaine. Le 17 février est sorti en librairie son ouvrage posthume, La Dernière Fête

« Martin Luther King a fait un rêve, Stevie Wonder a fait un rêve, ce livre est à propos des rêves. »

En 1980, Stevie Wonder invite Gil Scott-Heron à le suivre lors de sa tournée américaine. L’idée est de promouvoir ensemble la création d’une « Journée Martin Luther King ». Cette tournée historique, qui se termina le 15 janvier de l’année suivante,  est le fil directeur de ses Mémoires fascinants.

Élevé par sa grand-mère dans le Tennessee, le chemin parcouru par le musicien poète est atypique et remarquable.  Si son positionnement politique, son puissant engagement et la richesse de ses influences lyriques l’ont élevé à un rang d’artiste total, Gil Scott-Heron est surtout connu pour être le parrain du rap, le père de la prose rythmée et musicale. Ses mots mystiques et engagés claquent littéralement dans les oreilles, avec ou sans accompagnements instrumentaux.

Les Mémoires de celui qu’on appelle le Bob Dylan noir témoignent de sa carrière et de ses accomplissements artistiques et personnels. On y comprend dans quel contexte ses convictions et ses croyances ont pris forme, mais pas seulement. Car ces Mémoires sont surtout imbibés de la poésie inhérente au personnage. Il nous expose sa vision non académique de nombreux points essentiels : sa vie, son parcours, ses relations avec Stevie Wonder, son point de vue sur l’industrie musicale de l’époque, son implication dans les mouvements des droits de l’homme, l’Amérique moderne,  l’hypocrisie du gouvernement, et notre rôle dans ce système, nous, l’homme modernePour Jean Birnbaum du quotidien Le Monde, Gil Scott-Heron est « convaincu que la poésie est la seule arme pour lutter contre les discriminations, le seul instrument capable d’inspirer des sentiments nouveaux ». Il poursuit : « Les enseignements de ce livre sont jusque dans les non-dits. »

Le livre et les chroniques de Gil Scott-Heron sont un combat, à la fois contre ce qui l’entoure et ce qui le définit en tant qu’homme.

Morgane de Capèle