Gabriel García-Márquez est mortSamedi 26 Avril 2014 - 3:10 L’écrivain colombien et Prix Nobel de littérature s’est éteint à Mexico le 17 avril à l’âge de 87 ans. Il souffrait depuis 1999 d’un cancer lymphatique García-Márquez était une icône de ce mouvement appelé le boom latino-américain désignant un rajeunissement de la littérature propre à la Colombie et plus largement à l’Amérique latine dans les années 1960, un genre qui a forcé les critiques littéraires à rompre avec une vision très conservatrice. Il laisse derrière lui une œuvre riche d’une dizaine de romans, des centaines d’articles, poésies et nouvelles, avec des œuvres phares telles Cent ans de solitude (1967), L’Amour au temps du choléra (1985) ou encore Chronique d’une mort annoncée publié en 1981, un an avant qu’il devienne Prix Nobel de la littérature. Né le 6 mars 1927 à Aracataca en Colombie, Gabriel García-Márquez commence des études de droit qu’il poursuit en autodidacte, avant de se lancer dans le journalisme, où il fait ses preuves dans la critique cinématographique, l’humour, la satire et le reportage. Dès ses premiers écrits, le talent de García-Márquez est reconnu, et le jeune homme est soutenu tour à tour par le proviseur de son lycée ainsi que par de grands noms des médias et de la poésie en Colombie. Ses reportages le mènent au Mexique et en Europe en pleine guerre froide. García-Márquez développe au fil de ces années de terrain une précision et un sens de la narration notables, des qualités qui ont marqué son œuvre littéraire. À ce propos, le critique littéraire Gene H. Bell-Villada écrit : « Grâce à ses expériences dans le domaine du journalisme, García-Márquez est, de tous les grands auteurs vivants, celui qui est le plus proche de la réalité de tous les jours. » Il publie son premier ouvrage, Des feuilles dans la bourrasque, en 1955 et caresse rapidement la reconnaissance et un succès commercial. Les romans de García-Márquez sont associés au réalisme magique : l’auteur convoque un cadre historique précis, des épisodes de l’histoire sud-américaine auxquels il insère des éléments fantastiques, surnaturels pour donner des intrigues relevant du genre de la fable. García-Márquez a plusieurs fois mentionné des sources d’inspiration soufflées par ses grands-parents : lui, un ancien colonel d’armée rattaché au grand roman national ; elle, une femme « nerveuse et visionnaire » qui lui contait des histoires fantasques. Cet homme de lettres a affirmé un style original et singulier, une créativité, une poésie, un univers riches ; des qualités qui lui ont imposé une reconnaissance au-delà des frontières. En 1982, l’Académie suédoise, qui le distingue du Nobel, salue « ses romans et ses nouvelles où s’allient le fantastique et le réel dans la complexité riche d’un univers poétique reflétant la vie et les conflits d’un continent ». Mémoires de mes putains tristes, son dernier ouvrage, est paru en 2004. Morgane de Capèle |