France : à la rencontre de Cyriaque Bassoka, initiateur de la guinguette africaine de Suresnes

Jeudi 14 Juillet 2016 - 21:04

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Ardent défenseur de la rumba congolaise, depuis près de 30 ans, Cyriaque Bassoka multiplie les initiatives et participe aux quatre coins du monde aux festivals et autres rencontres pour mener loin sa passion : la création culturelle africaine

Cyriaque Bassoka et Myriam Makeba lors d'une rencontre culturelle à Libreville / GabonL’idée de la guinguette est née en 2011. « J’ai toujours pensé recréer l’idée des "bars dancing" au Congo », explique Cyriaque Bassoka qui, à défaut du concept congolais, lance dans un premier temps « les matinées de la rumba à Paris, au divan du monde, de 16h à 23h. ». Le temps d’habituer le public à ce divertissement, le Mont Valérien prendra le relais en 2012. 

C’est donc en 2012 que la première édition de la guinguette africaine de Suresnes proposera son espace aux franciliens. Le projet a été conçu par Cyriaque Bassoka et Steward Célestin Sounda, employé municipal de la ville de Suresnes. Le lieu, c’est l'esplanade du Mont-Valérien. La fréquence, toutes les fins de semaines durant l’été, c’est-à-dire de début juillet à fin août. Le thème retenu, tout en divertissant un public cosmopolite: assurer la défense de la culture africaine en général, et plus particulièrement la culture congolaise.

A propos de la défense de la culture africaine, Cyriaque Bassoka est de tous les combats. Encore étudiant, en 1985, en relations internationales à l'Institut d'études de relations internationales à Paris, il a pris goût aux créations estampillées « Afrique ». Ainsi, il commence par de multiples collaborations dans la mode avant d’atterrir dans le monde musical. Il collabore avec son ami le styliste nigérien, Alphadi, pour lancer la marque Alphadi. « C'est à partir de cette période que je rentre dans le monde de la culture africaine en collaborant avec des stylistes et des artistes », explique-t-il.  

Un an plus tard, en 1986, sa collaboration avec la fédération française du prêt- à- porter le propulse à accompagner et à promouvoir des stylistes africains sur la place de Paris. Le grand bain, ce sera le salon du prêt- à -porter de Paris à la porte de Versailles où quelques stylistes africains, tels que Alphadi, Diouma Diakaté,Sow Ardo, Des Belles Nuances, exposeront leurs modèles. « Le succès médiatique est garanti », précise Cyriaque Bassoka, qui verra ces stylistes participer par la suite au grand défilé de mode du festival international dédié à la mode à Paris sur l'esplanade du Trocadéro. Un rendez-vous unique avec la participation des plus grands créateurs et stylistes du monde, dont le travail était représenté par plus de 2000 mannequins sur le podium.

Puisque la réussite est au rendez-vous, sous la présidence de la première dame du Sénégal, Mme Diouf, il co-organise, trois ans après, en 1989, un grand défilé à l'hôtel Méridien, toujours avec des stylistes africains dont Alphadi, Diouma Diakaté, Collé Sow Ardo, Des Belles Nuances.

Enfin arrivent les initiatives sur la défense de la rumba congolaise. Cyriaque commence, de prime abord, par une soirée à l'honneur des anciens de la rumba. Seront en piste à Paris, dans le club le Timis : Pamelo; Essous; Loko Massengo; Master Mwana Congo. Tous ces musiciens artistes, qui ont porté la rumba congolaise au plus haut niveau, recevront des trophées au cours de la soirée en présence des ambassadeurs africains.

S’en suivront des organisations de moments culturels de haute facture. Cyriaque Bassoka sera associé, par exemple, dans l'organisation de l'Opéra africain avec l'artiste ZAO, initiée par les Fondations Elf et France Liberté, de Danielle Mitterrand, au pavillon Gabriel à Paris. Aux premiers rangs du spectacle, se trouvaient Danielle Mitterrand, Jack Lang, des ministres du gouvernement français de l’époque et plusieurs personnalités du corps diplomatique accrédité en France, Pierre Cardin, Matar Bow, directeur de l'Unesco et Eddy Barclay, pour ne citer que ceux là.

Sa rencontre avec Pamelo Mounk'A avec lequel il réalise l'album « D'ici l'an 2000 », le fera quitter définitivement de la mode pour se consacrer à la production musicale. Dans son écurie, des artistes connus et qu’il fera découvrir par ses productions. On peut citer : Damien Aziwa, Ami Coco, Petit Cachet, la Canadienne Manouch'Ka ou Bantous Monument. Entouré des partenaires, Cyriaque Bassoka organisera des concerts au Sénégal, au Niger et au Mali avec des artistes tels que : Kanda Bongo Man, Aurlus Mabélé, Zitany Neil ou avec l’orchestre Extra-Musica. Il les proposera aussi en concert à Paris dans des salles comme « le New-morning », «  le divan du monde ».

Autant de rencontres pour le mener vers la promotion de ses œuvres en Europe, Amérique, Caraïbes ou en Afrique. Celles-ci lui permettront de participer à la promotion des rythmes « soucouss et ndombolo ».  Tous azimuts, il assure la promotion de la tournée des Bantous de la capitale en 2007 et produit l’album « Bakolo Mboka. ». La tournée de Papa Kourand, en Charente Maritime, c’est aussi Cyriaque Bassoka qui l’organise, avec, à la clef, la production de deux albums du virtuose de la sanza.

« Depuis 5 ans, remarque le producteur, avec la crise dans l'industrie musicale, je développe plus la distribution numérique. Car l'avenir de la musique est dans le numérique et le spectacle ». C’est à ce titre qu’il accepté d’être partie prenante de l’organisation de la prochaine édition du Fespam au Congo.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Cyriaque Bassoka et Myriam Makeba, lors d'une rencontre culturelle à Libreville / Gabon Crédit photo : Sans

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