Fickin : André le géant rafle deux prix

Le réalisateur s’est réjoui d’être le favori de la première compétition du Festival international du cinéma de Kinshasa (Fickin) dont le réalisateur malgache Laza a été le président du jury. « Sincèrement, quand j’avais placé le film au festival, c’était un test. Je me suis dit : “Essayons un peu de voir ce que cela va donner“. Je ne m’attendais pas à recevoir un prix, je ne m’attendais vraiment à rien sinon à recevoir le retour du public. Je suis à la fois surpris et très content », a confié Patrick Ken Kalala aux Dépêches de Brazzaville. Coup de chapeau au réalisateur qui, pour ce coup-là, s’est retrouvé aussi à la production. Il a d’autant plus affiché son consentement qu’il est lui-même avant tout le scénariste d’André le géant.

Récit métaphorique, André le géant met en évidence l’opposition entre la faiblesse et la force. « Tout le monde a une force et une faiblesse, peu importe l’imposante carrure d’un homme, en lui réside les deux à la fois. Même celui qui est béni par la nature et qui, de par son physique avantageux, a la possibilité de mater tout le monde a en son intérieur quelque chose qui fait ressortir l’aspect faiblesse », a expliqué le réalisateur.

Réalisé il y a trois ans, en plan séquences, André le géant n’a nécessité que trois prises dans son ensemble. « Tous les décors ont été liés chacun par une prise, ainsi le tournage s’est fait en une journée. La répétition pour caler la mise en scène, l’emplacement des personnages et les différents déplacements s’est effectuée en une semaine », nous a-t-il dit. Patrick Ken Kalala ne sait pas encore plancher sur la sortie de son film car il reste en quête de distributeur et de diffuseur à même de s’engager dans la suite du processus afin de le faire connaître à un public plus large.

Pour le cinéaste qui fait partie de la jeune génération battante du secteur, il était légitime que son film soit vu en premier par les Congolais. « André le géant est le fruit de la patience, nous n’avons pas voulu expédier le film rapidement aussitôt après le tournage. Nous avons décidé d’attendre le bon moment pour le finaliser et donc, il nous a permis de marquer notre présence à cette deuxième édition de ce festival international. Il fallait commencer par chez nous. Après l’avoir montré à notre public, maintenant nous pouvons envisager de le présenter à d’autres », a-t-il soutenu. Le court métrage s’ajoute à un répertoire qui compte déjà plusieurs films, nous dit le réalisateur. Fictions et documentaires confondus, dans le lot desquels se retrouvent Stéphanie et Au rythme du cœur.

Et, en ce qui concerne les trois autres prix, celui de la meilleure réalisation et du meilleur acteur, ils ont été attribués respectivement à Patrick Kuba pour le film Tshibawu ainsi qu’à Véronique Aka Kwadeba pour son rôle dans Imbécile. Quant au prix spécial du jury, il est revenu à Abraham Muhindo du Nord-Kivu pour Scénario.