Festival international du cinéma de Kinshasa : une ouverture en beauté

Jeudi 7 Juillet 2016 - 17:15

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Plutôt animé, le lancement de la troisième édition du festival de Bimpa production opéré, le 5 juillet, à la faveur de quatre fictions dont les films congolais Meta S.O.S et, a accueilli grand monde sous la grande Halle de l’Institut français (IF).

Une des projections de la soirée de lancement du 3e FickinIl ne fait aucun doute que les Kinois sont friands de cinéma. L’ambiance qui a régné à l’ouverture a bien témoigné de l’intérêt porté au 7e art. En effet, les films étrangers à l’affiche, autant que les réalisations congolaises ont reçu un bon accueil du public qui a pris d’assaut la Halle de la Gombe. Plus une place de vide à cette soirée initiale.

Les Kinois ont semblé préféré les productions locales à Rod zegwi dan Pikan et Alma qu’ils ont par ailleurs commenté et applaudi. Mais plus que tout, ils ont salué avec beaucoup plus d’enthousiasme les avant-premières de Meta et S.O.S. Sans doute parce que d’aucuns se sont sentis plus concernés par les sujets abordés dans les deux fictions. En rapport direct avec le contexte politique et social de la RDC, les films ont fait effet sur l’assistance qui ne s’est pas gardé de réagir spontanément à l’une ou l’autre séquence ou dialogue qu’il a jugé fort à propos.

Loin de rester insensible au propos de Meta où il est question de guerre et rébellion, la Halle a suivi de manière très intéressée le court métrage. Il faut dire que le cinéma renaissant de la RDC ne s’est pas souvent engagé dans cette voie. Plus porté sur des récits sociaux que des matières du genre, le sujet du film est dès lors apparu d’une portée capitale pour plusieurs. Mais le fil de l’histoire est paru quelque peu tiré par les cheveux. En effet, de découvrir que la commandante Meta, l’héroïne qui a donné son nom au film, est allée au front enceinte a paru tout simplement inconcevable. Au réalisateur Pitshou Tshiovo d’expliquer à la fin de la projection qu’il n’y a rien d’invraisemblable. En effet, vu dans sa version intégrale, le film ne comporte pas d’incohérence. Sucré pour le besoin du festival, le court métrage qui en réalité est un long métrage, est alors plus compréhensible.

Le propos lui-même du second film, plus que l’aplomb du jeune journaliste, le principal personnage de S.O.S, a quelque peu stupéfait l’assistance. Ce, au point que les cinéphiles ont demandé au réalisateur s’il ne craignait pas des représailles à la sortie de son film. De quoi est-il vraiment question si ce n’est que du vécu quotidien de la RDC, a-t-il rétorqué à cela. En effet, dans S.O.S Ézéchiel est préoccupé par la dégradation du tissu social de son pays au vu du contexte misérable de sa famille, notamment et de son environnement le plus immédiat. Il se décide alors à rencontrer le chef de l’État afin d’en discuter mais surtout de lui poser des questions qui lui taraudent l’esprit à ce propos. Mais il n’arrive pas à ses fins. Intercepté à mi-chemin par les services spéciaux, il ne rentrera jamais au toit familial. Une autre fin tragique. Avec celle d’Alma qui meurt suite à des violences conjugales et celle de Meta qui succombe au front, la soirée était d’un ton plutôt dramatique. Pourtant, le public s’est bien réjoui d’avoir pris part à cette soirée d’ouverture dont il a apprécié les projections.

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Une des projections de la soirée de lancement du 3e Fickin

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