Festival : Connexion Kin s’exporte en cité à partir de 2015

Il n’y aura pas Connexion Kin en 2014. Sa sixième édition est renvoyée à 2015 parce que le KVS a en vue d’organiser « la meilleure édition qui soit jusqu’à présent ». Paul Kerstens, le coordonateur du Parcours Afrique du KVS a abordé le sujet avec la presse le 5 février en fin de matinée au Centre Wallonie-Bruxelles (CWB). Une bonne partie de sa communication avait porté sur la nouvelle politique du KVS à propos de cette manifestation internationale, le rendez-vous annuel des arts de la scène qui a su s’imposer à sa manière dans le paysage culturel de Kinshasa.

Le KVS n’en sera pas moins présent en dépit de ce report. Paul Kerstens a dès lors prévenu : « Le travail a déjà commencé avec les contacts pris avec les professeurs d’architecture de l’Institut supérieur d’architecture et d’urbanisme (Isau), ceux qui restent à prendre avec les professeurs et étudiants de l’Académie des Beaux-arts, les professeurs de l’Université de Kinshasa, notamment des anthropologues et des sociologues ». Ce, a-t-il dit, dans l’idée de créer une sorte de groupe de réflexion et de travail pour des recherches sur certains quartiers de Kinshasa. Une approche indispensable quitte à mieux saisir leur mode de fonctionnement, les éventuels possibilités et risques. Et une fois les rapports établis en considération des points de vue de chacun, artistes, sociologues, etc., organiser une ou deux journées d’études en janvier 2015. Celles-ci plancheront sur la place des arts à Kinshasa et le potentiel de ce secteur. Il sera question d’établir son potentiel économique jusqu’ici largement inexploité, son incidence sur la population, de quelle manière il peut-être à même de contribuer à l’amélioration du niveau de vie à Kinshasa.

S’investir dans les quartiers de Kinshasa

L’idée de la délocalisation du centre du Festival Connexion Kin de la Gombe, plus précisément de l’Institut français (IF), vers une autre commune de Kinshasa, a soutenu Paul Kerstens, c’est de s’intégrer un peu plus dans le décor de la ville. Il a parlé de la volonté « s’investir dans les quartiers de Kinshasa, créer, ouvrir des espaces culturels où se joueront des concerts de tous ces groupes que l’on a l’habitude de programmer dans Connexion Kin et qui n’ont presque pas la possibilité de se produire après ». Qui plus est, « créer un espace de travail et créer un public là où les artistes ont l’habitude de travailler parce qu’il est important que les artistes soient soutenus en premier lieu par leur entourage ». Mais, a ajouté le coordonateur du Parcours Afrique du KVS, il n’est pas exclu une programmation à la Gombe qui a été jusqu’ici le centre du Festival. Il a invoqué dès lors l’expérience de l’édition 2013, la cinquième, avec les représentations éclatées dans la ville en dehors de Gombe, à N’Djili et Bandal par exemple, qui ont connu un large succès.

Connexion Kin 2015 se veut d’être la meilleure organisation à tous les niveaux, du point de vue programmation et technique. Et pour Paul, le coté technique passe pour un grand défi à relever surtout quand il faut penser qu’il faut trouver l’endroit adéquat qui abritera la prochaine édition. Dans le cas où il faudrait le faire à Bandal, par exemple, a-t-il expliqué, il faudrait ériger le centre du festival « dans un lieu où il sera possible de créer une salle avec une scène de 15m sur 12m, prévoir des installations pour accrocher la lumière, créer une salle qui peut accueillir 400 personnes ». Et Paul de poursuivre que « cela exige beaucoup de travail surtout si l’on veut que le festival implique la population du quartier où il sera implanté ». Au bout du compte, le pari serait la création des dynamiques qui vont subsister.