Festival Barranquilla : les fonds récoltés remis au centre Éphata

C’est parce qu’elle aurait compris les problèmes que minent ce centre que Clara Inès Chaves a remis les fonds récoltés à ce centre. Cette somme permettra ainsi aux responsables d’Éphata de poursuivre les travaux de construction d’une structure plus spacieuse dont les travaux ont été lancés il y a quelque temps, et dont le premier bâtiment a été déjà construit sur ce chantier de 22 parcelles à Koubola, à 32 kilomètres de Brazzaville. Cela, parce que la structure actuelle ne répond plus. Les effectifs et les demandes venant de l’intérieur du pays étant plus nombreux. C’est pour cela qu’ils ont lancé ce chantier qui abritera à la fois des salles de classe et l’internat.

« Ce que je fais, c’est du social, et le social devrait nous concerner tous. Les enfants et adolescents que j’héberge viennent d’autres familles et d’autres départements. Il n’y a pas une connotation régionale ou départementale au sein du centre Éphata. Pratiquement tous les départements sont représentés, et je crois que cela devrait pousser le citoyen à ouvrir aussi son cœur pour venir en aide à ce centre dans la mesure où nous nous impliquons, nous nous investissons pour la formation de ces enfants qui sont des citoyens congolais. Aujourd’hui, il y en a certains qui sont sortis de ce centre et qui sont dans la vie ordinaire, et même professionnelle. Actuellement, il y a trois d’entre eux qui font un stage à l’hôtel du Boulevard. Nous sommes donc l’usine de fabrication, et je crois que nous méritons aussi plus de soutien dans la mesure où on est toujours dans le besoin », a déclaré l’abbé Xavier Mbemba-Bissemo.

En effet, ce centre héberge et nourrit tous les jours 30 enfants. Il faut en dehors de cela s’occuper de leurs fournitures scolaires et sanitaires. C’est la raison pour laquelle, à côté de quelques bonnes volontés qui se manifestent de temps en temps, l’abbé Xavier Mbemba-Bissemo lance tout de même un appel à tous ceux qui peuvent se manifester. Car, pense-t-il, pour partager on n’a pas besoin d’attendre d'être millionnaire, même avec le peu que l’on a une simple visite dans ce centre égaie les enfants, les épanouit, ainsi ils se sentent considérés. Même celui ou celle qui sait faire la coiffure peut aussi donner de son temps et de son talent pour le bien et la propreté de ces enfants.

C’est donc ce cri du cœur qu’il a lancé à tous les Congolais où à tous ceux qui vivent au Congo. C’est ainsi qu’ayant entendu cet appel, Inès Clara Chaves, qui n’est pas d’origine congolaise, mais qui est pourtant très attentive à ce qui se passe, a réagi favorablement. Ce qui devrait donner matière à réflexion aux Congolais, car ces enfants sont tous congolais et non étrangers.

Très aguerris, ces enfants vivant avec un handicap de l’ouïe avaient livré à travers leur ballet, un concert qui a eu lieu le 14 décembre dernier au Mikhael’s Hotel, et qui a attiré l’attention des gens. Ce qui est merveilleux, c’est la manière avec laquelle ces enfants suivent le rythme, alors qu’ils n’ont pas l’audition et n’écoutent pas non plus. Ce ballet, a précisé l’abbé Xavier, pourra effectuer des voyages dans des mois à venir à travers le pays et pourquoi pas au-delà des frontières. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, ils s’impliquent à beaucoup faire prévaloir leurs talents artistiques et culturels.

La donatrice et sa suite réagissent

Ne pouvant repartir sans mot dire, le patron de la DRTV, le général de division Norbert Dabira, sponsor du festival Barranquilla, a demandé aux Congolais de ne pas être égoïstes. « C’est avec honneur et plaisir que j’ai accepté d’accompagner Mme Clara Inès Chaves à l’occasion de la remise des dons collectés pour les enfants sourds et muets du centre Éphata. Ne soyons pas égoïstes, donnons avec amour sans rien demander en retour. Tel est mon avis pour servir autrui. Que les enfants puissent avec ces 1,1 million FCFA trouver quelques moments de bonheur. »

Le commissaire général du Fespam, Dieudonné Moyongo, a lui aussi exprimé le même désir d’accompagner l’organisatrice de ce festival dans ces actions en faveur des enfants sourds et muets. « Je suis subjugué et en même temps très touché par le courage, la persévérance de Mme Clara Inès Chaves à l’endroit des enfants sourds et muets du centre Éphata. Nous l’accompagnerons dans ce genre d’activités dans le but de donner et partager la joie de vivre aux enfants handicapés. »

Pour Clara Inès Chaves, c’est un honneur pour elle de venir comme femme colombienne, comme mère, comme épouse d’ambassadeur de l’Union européenne, et enfin comme directrice et créatrice de l’événement culturel Promotion pour le patrimoine culturel congolais au service du développement durable qui représente les entreprises, les institutions gouvernementales congolaises, les institutions internationales et les médias qui ont contribué par leur participation à cette manifestation culturelle, de soutenir cette œuvre. Il en est de même pour la première dame du Congo, Antoinette Sassou-N’Guesso, qui a montré une fois de plus son attachement à soutenir des telles œuvres.

« Il faut soutenir les enfants, parce qu’ils représentent le futur d’un pays, et méritent d’avoir un meilleur avenir. La solidarité est une obligation certaine, et nous devons toujours ouvrir notre cœur pour aider les plus démunis. C’est d’ailleurs la meilleure manière de construire un pays, la démocratie et la paix », a-t-elle déclaré.