Fespam : « un festival de musique et non des spectacles et des fêtes », déclare Gervais Hugues Ondaye

Lundi 5 Juin 2017 - 17:45

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Le commissaire général du Festival panafricain de musique (Fespam), Gervais Hugues Ondaye, l’a rappelé aux managers de musique et aux techniciens en sonorisation et aux régisseurs techniques au cours d’un atelier sous-régional organisé à Brazzaville en partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) avec la collaboration technique de Zhu culture.

Au nom du ministre de la Culture et des arts, président du comité de direction du Fespam, Gervais Hugues Ondaye a exprimé sa satisfaction suite au bon déroulement de cette importante formation sous-régionale qui ouvre un nouveau chantier pour le Fespam au-delà de la fête et de la danse.

Le commissaire général a profité de l’occasion pour repréciser que le Fespam qui est une institution spécialisée de l’Union africaine (UA) au service du continent africain se retrouve au jour d’aujourd’hui à la croisée des chemins. 22 ans après, des missions ont été définies, c’est le moment ou jamais de concevoir, penser un nouveau Fespam qui s’adapte à la nouvelle donne panafricaine et mondiale.

Aux managers de musique, Gervais Hugues Ondaye a indiqué que le Fespam est le leur, et il restera ainsi, d’où, ils devraient en savoir les missions qui sont à la fois politiques, parce que s’inscrivant dans le dessein du panafricanisme, et aussi culturel et artistique qui concerne toute la chaine de valeur musicale de la conception, de la création, à la diffusion et à la circulation en passant par la production. « Qu’il me soit permis aussi de m’adresser aux managers des artistes, pour vous rappeler que le Fespam n’est pas un Festival panafricain des artistes, ni de  spectacles. C’est un Festival de la musique et la musique est un corpus de métiers. Il n’est donc plus question de laisser le Fespam uniquement entre les mains des artistes musiciens, parce que sa mission concerne l’ensemble de ce corpus musical », a-t-il martelé.

Le commissaire général attire l’attention des managers de musique

Gervais Hugues Ondaye a attiré l’attention des managers de musique, en insistant sur les outils mis à leur disposition. Ce ne sont pas des outils du mercenariat, mais de leur métier. Un manager, a-t-il ajouté, est avant tout un être humain. Il doit savoir gérer ses relations humaines, ainsi que ses relations avec l’artiste. Il est à la fois ami, employé et employeur. Il s’agit d’une co-relation qui fait que chacun est important à côté de l’autre. Le manager ne doit pas se substituer à l’artiste pour en devenir plus célèbre que lui. Il s’agit pour le manager dans cette relation, de plus proposer que d’imposer.

Poursuivant ses propos, le commissaire général du Fespam a dit qu’un manager n’attend pas qu’on l’appelle, il est proactif, il va au-devant pour anticiper, chercher, prospecter, car ce qu’ils gagneront, c’est pour eux tous, bref pour leur maison. « Il vous faut connaitre l’artiste et vous connaître vous-mêmes. Dans cet exercice de connaissance, vous vous auto évaluerez. Parce qu’on dit souvent, si tu ne sais pas là où tu vas, tu n’arriveras jamais. Connaître l’artiste c’est le prendre en charge depuis son ménage jusqu’à l’espace de travail. Un manager n’attend pas l’artiste sur l’espace du travail. L’artiste c’est votre produit, il faut faire à ce que ce produit soit vendable. Il faut faire attention à ses désirs, faire attention à son aspect vestimentaire, faire attention à son image. Vous devez fixer un code de conduite à vous-mêmes mais aussi dans votre relation avec l’artiste ; quelles sont les limites à ne pas dépasser », a signifié Gervais Hugues Ondaye.

Enfin, le commissaire général a fustigé le comportement malsain de certains managers. « Assez les managers de la tricherie, qui pensent que les artistes sont des objets et que l’on peut amener là où on veut. Sachez identifier le marché de votre artiste, car chaque artiste a son marché, même si c’est deux personnes, vous avez la mission de développer ce marché pour qu’il y ait plus de personne. N’amenez pas les artistes vers la distraction, la disparité... De la sorte vous contribuerez tous les deux à la destruction de votre avenir », a-t-il averti.

Ces mêmes conseils ont été prodigués également aux techniciens en sonorisation et aux régisseurs techniques de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, au cours de cette formation sous-régionale.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Gervais Hugues Ondaye entouré de ses hôtes ainsi que des managers de musique et des régisseurs de son

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