Exposition : les ateliers Sham exposent à CfaoJeudi 10 Décembre 2015 - 15:32 La Compagnie française de l'Afrique occidentale(Cfao) a abrité du 27 novembre au 05 décembre, une exposition collective des jeunes artistes peintres congolais organisée par les ateliers Sham.
Les artistes comme Van Andrea’s, Jordy Kissy Moussa, Girel Nganga ou encore Loïc Kembembe ont exposé leurs plus récentes œuvres. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique des ateliers Sham d’aller au-delà de ses murs. Dans le but de faire connaitre à la fois ce centre et le travail de ces jeunes artistes, aussi bien sur le plan national qu’international. Le public a découvert une génération de talentueux artistes habitués à exposer au Congo et à l’extérieur. La timide fréquentation de l’évènement n’a pas empêché ces jeunes formés pour la plupart à l’Ecole de peinture de Poto-Poto (Brazzaville) de mettre à découvert leur créativité. Par ailleurs, il sied de rappeler qu’en marge de cette exposition, une autre se tiendra le 19 décembre dans l’enceinte du centre. Cette dernière rendra hommage à l’écrivain congolais Sony Labou Tan'si pour lequel les œuvres seront exposées. Ladite exposition sera en rapport avec le Festival Mantsina sur scène. Portrait des artistes rencontrés Les ateliers Sham réalisent depuis son ouverture un travail exceptionnel auprès des jeunes talents qui souhaitent faire de leur passion, le métier de tout une vie. Plateforme de partage de recherche et de repère pour les jeunes artistes congolais, il a ouvert de nouveaux horizons à ces quatre jeunes artistes : Van Andrea’s. Brillant, productif et réaliste, Van fera manifestement long feu dans sa carrière. Artiste peintre depuis plus de trois ans, il a fait ses études à l’école nationale des beaux-arts de Brazzaville. En quête de connaissances pour parfaire son art, le jeune ne manquait pas de ressources. « Je suivais l’émission afrik’art qui parlait des artistes bien connus du milieu de l’art et je reproduisais ensuite les toiles des artistes assez connus », souligne l'artiste. Dans cette même pensée, il est accueilli aux ateliers Sham en 2012 « c’est à partir de ce moment que j’ai vraiment pris mon travail au sérieux », a - t -il dit. Depuis son entrée dans le centre, ses toiles ont été exposées au-dedans et en dehors du pays. « Grâce aux ateliers Sham, j’ai pu exposer mes tableaux en Suisse, en France, en Allemagne et en RD Congo… ». Vibrantes et quelques fois controversantes, ses toiles sont immédiatement identifiables. L’artiste peintre expose, sans tabou, sa vision des choses. Ces propos s’illustrent dans les différentes œuvres que peint le jeune homme. Dans cet ordre d’idées nous pouvons citer : « Le coût de la vie » un de ses travaux, axé sur le quotidien. Cette toile met en exergue les difficultés auxquelles l’Homme doit faire face. Pour illustrer ce perpétuel combat les personnages ont été peints avec des gants de boxe. Autres peintures, autres toiles, l’œuvre autour du regard sur la femme. Crucifiée sur la toile, la femme que présentait le peintre a fait l’effet d’une bombe. « L’œuvre a été censurée car pour certains, j’avais touché au caractère sacré de la croix, alors qu’à travers, cette toile j’ai voulu simplement que les gens prennent conscience des violences faites aux femmes ». Toutefois, on sent encore la même jubilation et la même nécessité dans les toiles du jeune artiste. « Je ne fais pas de l’art gentil, c’est-à-dire peindre juste pour faire plaisir, quelque fois il faut booster ou éveiller la conscience des gens ». Son côté réaliste lui permettra de faire face aux différents embûches du métier. « Pour moi un artiste est appelé à galérer, voilà pourquoi il faut en premier lieu aimer ce travail pour bien le faire ». « Je sais que je ne vendrais pas tous les jours et je me prépare déjà à cela. Lorsqu’on est artiste on ne doit pas premièrement penser à l’argent car l’argent est le maitre de tous les maux en le plaçant au premier plan on fini par tuer son art », Conclu l’artiste. Jordy Kissy Moussa. Son profil portait à croire qu’il finirait autodidacte ou encore architecte, mais sa rencontre avec les ateliers Sham a fait de lui un artiste peintre. Et depuis deux ans, « l’art c’est sa vie », dit-il, avant de poursuivre « j’espère ramener dans mon art, les connaissances que j’ai acquises dans ces divers domaines, afin de l’enrichir de plus belle ». Parallèlement à cette exposition organisée par les ateliers Sham, le jeune artiste expose à l’Institut français du Congo sur la thématique entre ardeur et Dégout. « j’ai voulu apporter ma touche personnelle à ce monde très inspirant, histoire de se démarquer ». Girel Nganga. Optimiste et persévérant, Girel exerce depuis neuf années. Il a fait ses premiers pas à l’Ecole de peinture de poto-poto en passant par l’atelier du talentueux artiste peintre Ndinga Hilarion, avant de rejoindre les ateliers Sham. « J’ai entendu parler de ce centre et lorsque je suis arrivé je voyais déjà mon vœu se réaliser. J’étais tombé sur une structure qui me permet à la fois de m’exprimer le plus librement possible et de faire valoir mon œuvre. Depuis, j’ai intégré ce centre j’ai vu mes œuvres exposées lors des rencontres internationales d’art contemporain et aujourd’hui encore ces ateliers m'ont emmené ici dans le hall de la Cfao afin que j’expose mon quotidien ». Kembembe Loïc. Depuis sa tendre enfance, Loïc nourrissait déjà le rêve de devenir peintre. Pour donner vie à son rêve, le jeune homme s’était inscrit à l’Ecole de peinture de poto-poto. Pendant ces treize années de pratique, l’artiste n’a cessé d’être à la quête de la perfection de son art. c’est dans cette optique qu’il a intégré, il y a huit mois les ateliers Sham. Animé de passion pour l’art, Kembembe ne manque pas d’expression, ce qu’il vaut pour lui: « l’art a apporté énormément de choses. Il m’a apporté non seulement les connaissances (rencontres personnelles) mais aussi de la connaissance » .
Durly Emilia Gankama Légendes et crédits photo :Les artistes posant à côté de leurs oeuvres Notification:Non |