Exposition : « À la découverte de la bande dessinée de l’Afrique centrale »

Mardi 28 Janvier 2014 - 17:30

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Juste avant le Festival International de la bande dessinée d’Angoulême, la Librairie-Galerie Congo s’est mise au diapason pour faire découvrir au public le travail de trois dessinateurs talentueux d’Afrique centrale : Adjim Danngar, Al’Mata et Willy Zekid, en compagnie du spécialiste du neuvième art africain Christophe Cassiau-Haurie

De gauche à droite : Adjim Danngar, Christophe Cassiau-Haurie et Al'Mata à la librairie galerie Congo lors du vernissage de l'exposition "A la découverte de la Bande Dessinée d'Afrique Centrale"Jeudi 23 janvier de 19h à 21h, le public est venu découvrir en avant-première l’exposition sur la bande dessinée intitulée « À la découverte de la bande dessinée de l’Afrique centrale ». Celle-ci sera ouverte au public du 24 janvier au 13 mars, mettant en valeur, durant cette période, les différentes formes picturales de trois dessinateurs du Bassin du Congo : Willy Zekid du Congo-Brazzaville, Al’Mata du Congo Kinshasa, et Adjim Danngar du Tchad. Dans l’assistance, deux grands noms de la bande dessinée : Mulumba Kalonga, du ministère des Arts de la RDC, et Didier Randriamanantena de Madagascar.

Lors du vernissage, avec une table-ronde entre Adjim Danngar, Al’Mata et Christophe Cassiau-Haurie en tant que modérateur, les échanges ont porté sur les carrières respectives des bédéistes. Ils ont mis également en lumière leurs méthodes de travail, l’art de leurs techniques et leurs projets futurs. Se prêtant aux échanges avec le public, les artistes ont expliqué avec une pédagogie appropriée le métier de dessinateur de bande dessinée : les différentes étapes préparatoires d’un album, la construction d’une planche ou la logique du trait du début à la fin.

À propos de l’influence de la bande dessinée et de son marché en Afrique et Madagascar, « entre conceptions et publications, c’est un art qui ne fait pas encore vivre ses artistes. En grande majorité, à leurs débuts, ils se lancent comme caricaturistes, sauf la production malgache qui constitue une vraie culture d’expression populaire », explique le modérateur. Pourtant la cartographie actuelle du neuvième art montre une réelle dynamique en Afrique centrale. Dans cet élan, la République démocratique du Congo fait figure de pays précurseur en la matière. Du magazine Jeunes pour Jeunes dans les années 1970 à Kin Label aujourd’hui, avec de grands noms comme Barly Baruti ou Mongo Sisé, la bande dessinée congolaise connaît une évolution et un succès populaire uniques sur le continent. Le Congo-Brazzaville et le Tchad ne sont pas en reste avec des ateliers, des expositions régulières et des représentants reconnus à l’échelle internationale.

Pour Alain Mata-Mamengi, dit Al'Mata, l’un des dessinateurs congolais les plus talentueux du moment, « Kinshasa est effectivement le gisement de dessinateurs avec le foisonnement de l’École des Beaux-Arts sous influence franco-belge ». Mais il déplore le paradoxe de ce secteur où il existe un manque criant de supports susceptibles d’accompagner les multiples talents.

Du côté du Tchad, Adjim Danngar, formé à L’atelier Bulles du Chari de N’Djamena et auteur participant aux albums collectifs "Sommets d'Afrique" et "Thembi & Jetje" publiés à l'Harmattan BD, « certes, la bande dessinée est encore à la marge en Afrique subsaharienne, mais elle offre une forme d’expression universelle qui nécessite du talent et non une appartenance géographique particulière. Car, explique-t-il, l’artiste ne met pas son origine avant tout ».

Le personnel de la Librairie-Galerie Congo reste à la disposition des visiteurs pour leur proposer des visites guidées des planches. Pas de doute, en appui des explications, cette exposition fera date.

Marie-Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

De gauche à droite : Adjim Danngar, Christophe Cassiau-Haurie et Al'Mata. (© Adiac)