Évènement : Christie’s invite la galerie Didier-Claes à une exposition à Hong-Kong

Lundi 14 Mai 2018 - 16:50

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Le marchand d'art belgo-congolais, Didier Claes, prendra part à l'exposition « Carte Blanche » organisée par la célèbre maison de vente d'art à Hong-Kong, du 25 au 29 mai, en compagnie de deux autres galeristes européens, à savoir Xavier Eeckhout, spécialiste en sculpture animalière, et Robert Bowman, centré sur la sculpture des XIXe et XXe siècles.

 

À la faveur de l'évènement inédit, la galerie Didier-Claes présentera une sélection de pièces importantes et de grande qualité : un masque Chokwe de la République démocratique du Congo, un masque Ibibio du Nigeria, mais aussi une pièce maîtresse rare: un masque Kota du Gabon. Les masques Kota des sociétés initiatiques sont rares et constituent un aspect encore inconnu de l'art Kota. Ces masques ont été découverts seulement au XXe siècle au Nord Kota, à l'est du Gabon.

Le masque Kota qui sera présenté provient du village de Kota-Kota, entre Makokou et Mekambo. Appelé « Emboli » ou « Empoli », le masque est un casque d'une hauteur impressionnante qui a été sculpté dans un bois léger. Les masques Embolis, explique la galerie Didier-Claes, évoqueraient un puissant esprit de la forêt, mi-homme, mi-gorille. La crête rappelle directement celle du gorille mâle. Ces masques apparaissent lors des fêtes communautaires et surtout lors des rites d'initiation des jeunes satsi. 

Le masque Ibibio du Nigeria, pour sa part, (période présumée : fin du XIXe, début du XXe siècle) est doté d'un visage extraordinaire, avec un aspect assez émacié. Il est originaire du sud-ouest du Nigeria. Sa conception renvoie à l'image de la mort ou fait référence à des maladies liées à la région comme la lèpre ou les ulcères tropicaux et que les Ibibio ont l'habitude de représenter à travers des masques pathologiques. Ces masques sont portés lors des cérémonies annuelles et symbolisent le lien entre le monde des vivants et celui de leurs ancêtres, responsables du bien-être de la tribu.

Le masque Chokwe de la RDC est un masque féminin, sculpté dans le bois et qui montre toutes les caractéristiques du masque Pwo: yeux mi-clos en amande, sourcils arqués se rencontrant presque au-dessus des orbites concaves, oreilles semi-circulaires détaillées et motifs de scarification. Le masque Pwo, bien que féminin, était porté par les hommes. Il honore les ancêtres fondateurs dont les Chokwe retracent la descendance et sont souvent portés lors des cérémonies pour apporter fertilité et prospérité à une communauté. Le masque peut représenter le lien fort entre le propriétaire et l'un de ses ancêtres. 

Découvrir le marché asiatique

L'exposition « Carte Blanche » et son invitation par la maison Christie's constituent une première à la fois pour Didier Claes et pour la maison de vente. « C'est une nouveauté pour moi d'avoir accepté de participer à cet évènement. C'est quelque chose de positif . Pour la maison Christie's aussi, c'est la première fois qu'elle collabore avec un marchand d'art africain pour un tel évènement. C'est donc une première pour les deux parties. Pour moi, il y a aussi l'expérience formidable de découvrir le marché asiatique. Ce sera l'occasion de me rendre compte de ce qui se passe sur place. C'est un marché que je ne connais pas du tout et je ne sais même pas s'il existe. À part quelques cas isolés, on n'a pas connaissance d'amateurs d'art asiatiques qui s'intéressent à l'art africain. C'est donc un évènement important qui pourrait être révélateur d'une manière positive ou négative. L'avenir nous le dira. L'aventure est belle et mérite d'être vécue », a indiqué Didier Claes au Courrier de Kinshasa.

Ce dernier a également précisé avoir opté pour un choix personnel des pièces qui seront présentées lors de cet évènement inédit. «  Le choix des pièces est opéré par le marchand. Quand on organise un évènement en France, par exemple, le goût des amateurs français est connu et on privilégie des pièces susceptibles de les intéresser. Mais, dans le cas présent, je n'ai pas connaissance de la réalité du marché sur le terrain. J'y vais donc à l'aveugle et j'ai opéré un choix personnel avec de belles pièces de grande qualité, même si je n'ai aucune connaissance du marché chinois et asiatique. Mais j'estime qu'il existe plusieurs raisons pour que les Chinois et les Asiatiques s'intéressent à l'art africain au regard de leur intérêt actuel pour l'Afrique. Je ne vais pas en terrain conquis mais plutôt dans un esprit de découverte personnelle et aussi de découvrir un pays que je ne connais pas du tout. Le fait de partir comme marchand d'art, même si je suis reconnu sur la scène internationale, de pouvoir arriver en Chine avec l'appui d'une maison de vente de grand renom et qui est bien établie aidera aussi. C'est vraiment un partenariat gagnant-gagnant », a conclu le marchand d'art belgo-congolais.

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 Didier Claes Photo 2 Masque Kota Photo 3 Masque Ibibio Photo 4 Masque Chokwe Photo 5 Didier Claes

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