Eugénie Opou : « Tout ce que j’ai appris sur les contes, je le dois à ma grand-mère »

Lundi 2 Octobre 2017 - 12:58

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Auteure de plusieurs ouvrages, Eugénie Opou vient de signer aux éditions l’Harmattan Congo « Voix de sagesse téké », un recueil de contes puisé aux sources de la tradition téké.

Les Dépêches de Brazzaville : Votre dernier ouvrage publié chez l’Harmattan est un recueil de contes et légendes propres à la tradition téké. Est-ce des contes et légendes populaires ?

Eugénie Opou : Ce sont des contes connus chez le peuple téké qui se reconnaîtra à travers cette tradition écrite. La nuance vient du mot « populaire » qui veut dire à la portée de tous, je ne pense pas car les contes font partie intégrante de la portée éducative dans ces contrées, véhiculés de père en fils et de mère en fille valeur de la tradition orale.

L.D.B : Et comment avez-vous choisi les contes qui composent le livre ?

E.O : En réalité, je n’ai pas eu à faire un choix. J’ai tout simplement relaté les contes que ma mémoire d’enfant a pu enregistrer étant moi-même le produit de cette tradition orale.  C’est la loi de l’enregistrement qui fait ses preuves en ma modeste personne. Élevée par ma grand-mère, cette dernière organisait des rencontres de contes qui m’ont permis de saisir l’insaisissable. Tout ce que j’ai appris sur les contes, je le dois à ma grand-mère qui en a été l’organisatrice. Pour le reste, je n’ai fait que classer les contes par thème, question de les rendre plus accessibles.

L.D.B : Votre exploration du royaume téké dénote, au-delà de votre appartenance à celui-ci, d’un véritable désir de véhiculer auprès d’un grand nombre des valeurs et une philosophie du royaume. Avec ce livre, avez-vous voulu faire passer des messages ou simplement raconter des histoires comme d’autres ?

E.O : Chez le peuple téké c’est la notion de la morale qui l’emporte en ce qui concerne les contes. Chaque conte naît de l’enseignement que l’on tirera. Il n’y a pas de contes fantaisistes dans le monde des sachants. Certes, le conte permet également de véhiculer un message. C’est pourquoi chaque conte a sa personnalité. Le conte transmet un message spécifique qui lui est propre.

L.D.B : Que représente l’écriture pour vous ?  

E.O : L’écriture est pour moi une autre forme d’exister. J’ai pour amis le carnet et le stylo qui ne me quittent jamais quelles que soient les circonstances. Je suis malheureuse quand ces outils me manquent parce que je dois écrire à tout moment que l’inspiration m’arrive. On peut tout confier à l’écriture. Écrire est devenu pour moi une manière de vivre, une drogue, dirait-on. Avec mon stylo et mon carnet, je suis une personne libre, libre comme l’air. Grâce à ces outils qui ensemencent mes écrits, je ne me sentirais jamais seule même au milieu d’un désert.

 

Propos recueillis par Meryll Mezath

Légendes et crédits photo : 

Eugénie Opou vient de publier « Voix de sagesse téké » aux éditions l’Harmattan Congo

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