Et si Hollywood était… au Sénégal ?

 Le groupe hôtelier Onomo International leur a laissé carte blanche pour réaliser une série de clichés. Seule directive : les scènes doivent avoir pour décor les hôtels du groupe. Le duo a joué avec des scènes anthologiques du cinéma en donnant la vedette à des modèles noirs, en modifiant parfois les décors, guidé par la question « Et si… ? ». Matrix. Diamants sur canapé, Frida, Blow Up… en détournant les séquences légendaires de ces films, Diop et Tempé questionnent le spectateur, le cinéphile, l’amateur de pop-culture sur sa vision d’Hollywood. Un concept qui fait mouche et attire l’œil.

Le thème du cinéma est venu assez rapidement pour les deux artistes : « Le cinéma est sans doute la forme d'art la plus universelle. Il transcende toutes les barrières, qu'elles soient géographiques, culturelles ou raciales. Des grands films du passé et récents  comportent des scènes iconiques qui ont énormément influencé les cultures pop des sociétés. Et les grandes villes africaines n'ont pas été laissées de côté », développent-il sur leur site internet. Et c’est un pari réussi, tant sur l’effet ludique de la série que sur la qualité visuelle. Du futuriste Matrix au rétro Thelma et Louise, les deux photographes sont restés fidèles aux différentes esthétiques des films et ont su retranscrire leur temporalité.

Omar-Victor Diop est né en 1980 à Dakar et a rapidement développé une sensibilité pour la photographie. De la mode à la publicité en passant par l’art, ses œuvres ont voyagé du Sénégal à la France, de la Belgique au Mali où il a fait forte impression en présentant son travail à l’exposition panafricaine de la Biennale africaine de la photographie de Bamako en 2011.

Après New York, Antoine Tempé a choisi Dakar et capture avec brio la scène culturelle africaine ainsi que la diversité du continent. Leur travail commun sur la série ONOMOllywood a été présenté début décembre à l’hôtel Onomo de Dakar, il passera ensuite à Abidjan et Libreville.