Dolet Malalu fait la promotion de la Sape à travers ses toilesMercredi 19 Mars 2014 - 17:14 L’artiste peintre Dolet Malalu expose du 19 mars au 26 avril à l’Institut français (IFC) de Pointe-Noire sur le thème « Carpe Diem ». Le vernissage s’est déroulé le 18 mars dans le hall des expositions. Originaire de la République démocratique du Congo, Dolet Malalu, comme tous les jeunes de son âge, a toujours été fasciné par l’art vestimentaire, une véritable religion pour les jeunes des deux rives du fleuve Congo. Dénommé « religion kitendi » ou « Sape » (Société des ambianceurs et personnes élégantes), ce mode de vie revendique sa place aux côtés des autres beaux-arts tels que les arts visuels, scéniques ou plastiques. Pour marquer son adhésion à ce nouvel art de vivre, il a décidé de peindre ses toiles en s’inspirant de ce mouvement juvénile qui a connu son apogée dans les années 1980 et continue à faire des émules de par le monde. De son pinceau, il immortalise les frasques, faits et gestes des sapeurs dans Formule ya religion kitendi, Hall-stars Bajaponais, Na peya yango temps, Idéologie molokai, etc. Une véritable « revisitation » de l’art contemporain par un artiste peintre adepte de la frime et des fringues. « L’art d’Andy Warhol est aujourd’hui internationalement reconnu […]. Il en est de même pour la Sapologie, ou religion kitendi, autrefois populaire, et gagnant aujourd’hui la reconnaissance des milieux académiques. La Sape est un art à part entière, au même titre que tous les beaux-arts, ou arts plastiques, scéniques, visuels et autres », explique Dolet Malalu. Son style est libertaire et imaginatif. C’est une nouvelle approche de l’art pictural qui utilise les matériaux courants (acrylique et collage sur toile). Dolet Malalu promène aussi son regard sur la société en donnant la prépondérance dans ses toiles à l’homme dans toute sa dimension. Selon lui, son art ressemble à un repas lourd et copieux, appelé couramment nsakia madeso (mélange de haricot et de saka-saka), très apprécié par les gourmets des deux Congo. « Bon appétit ! », s’est-il exclamé en conviant les visiteurs à admirer ses œuvres peu après la présentation de Franck Patillot, directeur de l’IFC de Pointe-Noire. Dolet Malalu est né à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Après ses études littéraires en latin et en philosophie, il décide en 2000 de se consacrer à l’art graphique à l’Académie des beaux-arts de Kinshasa. C’est en 2002 qu’il obtient sa première résidence d’artiste entre Kinshasa et Nantes, à l’Institut français de Kinshasa. Il expose la même année avec l’artiste français Fabien Verschaere. Il abandonne finalement les arts graphiques et la peinture en 2003 pour se consacrer au dessin. En 2012, il devient membre du collectif Kisalu nkia mboté. Hervé Brice Mampouya Légendes et crédits photo :Photo 1 : Une toile de Dolet Malalu. Photo 2: Dolet Malalu. (© Adiac) |