Matondo Kubu Turé : il incarne une véritable école de théâtre au Congo
Ce Brazzavillois, né en 1953, incarne à lui seul « une école de théâtre » d’où est sortie presque une génération entière de comédiens à la fin des années 1980. Ses études de sociologie de l’art à l’université de Bordeaux en France terminées, « Ya Matos », comme on le surnomme, rentre au pays et se consacre au théâtre. Il crée la troupe artistique Ngunga et met en scène plusieurs œuvres littéraires parmi lesquelles Les Bouts de bois de Dieu, roman d'Ousmane Sembène et obtient le Prix national de théâtre en 1982. Collaborateur du Théâtre national congolais, il incarne le rôle de Toussaint Louverture dans Les Précurseurs de Jacqueline Leloup. Au début des années 1990, Matondo Kubu Turé joue dans Une chouette petite vie bien osée de Sony Labou-Tansi dans une mise en scène de l’auteur.
Nicolas Bissi, cofondateur avec Sony Labou-Tansi du Rocado Zulu Théâtre.
Compagnon de route de Sony Labou-Tansi avec lequel il a crée Le Rocado Zulu Théâtre en 1980, Nicolas Bissi, âgé de 56 ans, avait créé auparavant la troupe de théâtre Moni Mambou à Brazzaville. Comédien, metteur en scène et auteur, Nicolas Bissi a écrit le texte Sur la tombe de ma mère, qui sera à l’affiche inaugurale de la sortie officielle de la troupe le Rocado Zulu. Il a mis en scène de nombreux textes et joué dans différents spectacles à travers le monde.
Antoine Yirrika : « Le théâtre, c’est mon ADN »
Antoine Yirrika, de nationalité congolaise, de Brazzaville, né en 1956 à Baratier, district de Kinkala, est licencié en psychologie. Il arrive au théâtre en 1980 dans la troupe artistique Ngunga avec laquelle il a joué plusieurs pièces. Antoine Yirrika a bénéficié d’un stage de formation à la mise en scène à Reims en France en octobre 1993. Une autre bourse de stage de formation en 1995 et 1996 lui est accordée dans le même domaine, complétée de la scénographie et de la lumière au Centre de formation professionnelle des techniciens des spectacles à Bagnolet (France), et il termine son stage de mise en scène au théâtre de la Tempête auprès du metteur en scène français Philippe Adrien. Yirrika est cadre supérieur au ministère des Hydrocarbures, mais il continue de faire des mises en scène de théâtre dans son espace Matsoua à Bacongo.
Guy-Stan Matingou : « Le théâtre, le seul bonheur que j’ai au monde après celui d’exister »
Né à Brazzaville en 1966, c’est par la pantomime au théâtre de l’Éclair dirigé par l’écrivain Emmanuel B. Ndongala que Guy-Stan Matingou fait son entrée à la scène. À 22 ans, il est engagé au Théâtre national congolais et joue dans Toussaint Louverture au Fort de Joux en France à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française avec sur la tête une décoration d’honneur de la ville de Pontarlier. « C’est l’un des mes souvenirs les plus marquants », confie Guy-Stan. L’année suivante, en 1990, le gouvernement français lui octroie une bourse d’étude pour une formation d’acteur auprès de Migrations culturelles Aquitaine de Bordeaux sous la férule de Guy Le Noir. En 1995, une rencontre déterminante avec Jacques Nichet, metteur en scène français et directeur du théâtre des Treize Vents-Centre dramatique national du Longuedoc-Roussillon, qui le distribue dans La Tragédie du roi Christophe d’aimé Césaire. Avec sa compagnie Ralbol, Guy-Stan Matingou est présent dans différentes scènes au Congo, au Bénin, en France et en Algérie.
Louis Moumbounou : « Lire me procure autant de satisfaction que jouer »
Membre de l’Association Tchicaya’ U Tam’si pour le développement du théâtre, Louis Moumbounou, né en 1957, est un comédien chevronné. Son activité de médiathécaire à l’Institut français du Congo ne l’a pas empêché à participer à de nombreuses créations théâtrales. Par exemple, il a joué dans des pièces à succès de l’écrivain Taty Loutard comme Les Chroniques congolaises, Fantasmagories ou encore Le Récit de la mort dans des mises en scène d'Antoine Yirika.
Fortuné Arsène Bateza : « Une expérience de théâtre de vingt ans »
Ce diplômé en droit public de l’université Marien-Ngouabi s’est engagé très tôt dans le culte de la scène. Depuis la fin des années 1988 où il est monté sur scène dans La guerre de Troie n’aura pas lieu de Giraudoux, présentée au Centre culturel français, il n’a eu de cesse de fouler les planches à travers le monde. Il est aussi metteur en scène. Fortuné, qui a crée sa propre compagnie de théâtre, Tuné Comédie, a joué et mise en scène des textes audacieux d'Alain Mabanckou. Verre Cassé, Propos coupés décalés d’un nègre presque ordinaire et bien d’autres d’autres œuvres de Mabanckou constituent le répertoire de Tiné Comédie. D’autres auteurs évidemment ont été également créés et joués. Ce collaborateur du Théâtre national congolais a joué au Congo, en France, au Togo, en RDC, au Sénégal, au Bénin, etc.
Dieudonné Niangouna, le premier Noir africain associé à la soixante-septième édition du festival d’Avignon
Formé aux arts plastiques à l’École nationale des Beaux-Arts de Brazzaville, Dieudonné Niangouna, féru de littérature, se consacrera au théâtre aux débuts des années 1990. Il crée avec son grand-frère Criss Niangouna la compagnie Les Bruits de la rue en 1997. Depuis, il a joué et mis en scène ses propres textes à travers le monde. En 2007, le festival d’Avignon l’accueille avec son spectacle Attitude clando, puis en 2009 avec Les Inepties volantes. En 2013, le festival d’Avignon l’associe en tant que coauteur associé du festival avec l’auteur et comédien Stanislas Nordey. Il y a présenté Shèda, un texte sur la chute des puissants.
Julien Bissila, un dramaturge en actes
Depuis ses premiers textes, Le Musée de la honte et La Dernière Chance au début des années 2000, l’écriture dramatique est ancrée au cœur des préoccupations de ce metteur en scène et comédien congolais né en 1976, installé aujourd’hui à Lyon en France. Au retour de l’errance de la guerre civile de 1999, Julien Bissila participe à plusieurs créations théâtrales du Théâtre des Tropiques et du Saka-Saka Théâtre. En 2002, il crée sa compagnie de théâtre sous le nom de Nguiri-Nguiri Théâtre et met en scènes ses propres textes ainsi que des œuvres de l’écrivain Emmanuel Boundzéki Ndongala. Ses textes, Crabe Rouge, Quand les langues se délient et Au nom du père et du fils et de J-M Weston sont en création dans divers lieux et festivals à travers l’Europe et l’Afrique.
Sorel Boulingui, dix-sept ans de théâtre
Ce jeune trentenaire, diplômé en droit à l’université Marien-Ngouabi, est formé au théâtre par Jules Koukou et Abdon-Fortuné Koumbha dans la compagnie Saka-Saka Théâtre à Pointe-noire en 1997. Plus tard, en 2002, il fera partie du Nguiri-Nguiri Théâtre dirigé par le metteur en scène et dramaturge Julien Mabiala-Bissila. À son actif, plusieurs spectacles en Europe et en Afrique. Aujourd’hui, Sorel, qui comptabilise de fil en aiguille dix-sept ans de scène, pratique son art avec l’énergie du débutant. « Ce n‘est pas un aboutissement en soi, je continue ma marche », dit-il modestement avant de lâcher : « Gare aux pieds nus, nous serons sur tous les chemins », un vers qu’il emprunte à Tchicaya U Tam’Si, son auteur de chevet. Sorel a joué sur différentes scènes les spectacles suivants : Le Tribunal du fou, Crabe Rouge, Destin partagé, Sur la braise, Vermeer Beau Bleu ou encore Le Musée de la honte… Il fait partie des figures montantes de la scène théâtrale congolaise.
Gaëlle Andrée Ngangoula, une commédienne hors pair
Depuis ses débuts en 1995 au sein de la compagnie Kongo dia Ntotela dirigée par Massengo Mâ Mbongolo, Gaëlle a incarné différents rôles au théâtre. Elle a été formée entre autres par les metteurs en scènes Lukaya Lua Dwenga, Antoine Yirrika, Dieudonné Niangouna et Éric Mampouya. Elle a participé aux différentes scènes au Congo, en Centrafrique, en RDC, au Cameroun, au Tchad et en Côte d’Ivoire.