Disparition de Tabu Ley : le réseau panafricain des journalistes lui rend hommageJeudi 5 Décembre 2013 - 18:19 Le Réseau panafricain des journalistes a voulu rendre un dernier hommage à Tabu Ley en réunissant, le 4 décembre au matin, plusieurs universitaires qui lui ont consacré un ouvrage « L’œuvre de Tabu Ley est monumentale. Il a, à partir de Kelia, créé de très grands succès », a souligné Fumu Fylla de Saint Eudes. Avec la résonance que la chanson Mokolo na ko kufa a eue dans les deux Congo, il a atteint le sommet. Tabu Ley a enregistré plus de 510 chansons, avec des périodes plus ou moins productives. Ainsi, vers les années 90, il ne produisait plus car il s’était séparé de sa muse, et il y avait eu la mort de Franco. « L’apport incontestable de Tabu Ley dans la musique est essentiel, surtout après son passage à l’Olympia à Paris. Il s’est ensuite rendu à Dakar avec Mobutu, où il a été inspiré par le soumjoum qui était à la fois une danse et une rythmique », a poursuivi Fumu Fylla de Saint Eudes. Ce dernier rappelle par ailleurs que Tabu Ley est celui qui a fait apparaître la présence féminine dans la chanson congolaise. Il a fait chanter Beyou Ciel, Mbilia bel, Faya Tess, Yondo Sister. Grégoire Lefouoba, auteur du livre Rochereau l’œuvre de Franco, a souligné l’existentialité de l’œuvre de l'artiste. « Comment découvrir la curiosité existentielle dans la musique ; La dualité entre la sublimation de la beauté de l’amour. Dans ses textes, on a l’impression que ce qui est important ce n’est pas l’amour mais d’abord la beauté parce que justement la beauté chez lui, conduit à l’amour. Et il établit une dialectique de la beauté qui est au-dessus de l’existence humaine, à travers les morceaux masé ou sorozo », a indiqué cet auteur. Edo Nganga, musicien octogénaire des Bantous de la capitale, a témoigné de l’immensité de l’œuvre de Tabu Ley. « J’étais dans le comité africa jazz et j’ai accompagné Kabasele à Matadi où il avait un concert. Compte tenu de son batteur qui était malade alors qu'il devait enregistrer Félicité, il fallait trouver un autre batteur et comme j’aimais beaucoup chanter, j’ai dit à Kabasele que je pouvais jouer. C’est à partir de ce moment que j’ai connu Rochereau », a raconté Edo Nganga. Et celui-ci de poursuivre : « Nous avons perdu un grand poète et ses oeuvres avaient un contenu remarquable, des textes de qualité. J’ai beaucoup aimé sa chanson Adios. Le succès l’avait peut-être rendu hautain et individualiste, mais ça lui réussissait. » Hermione Désirée Ngoma |