Disparition : Charles Tabu, le fils parle du père

Samedi 7 Décembre 2013 - 10:00

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Né de Tabu Ley et d'une Congolaise de Brazzaville, Mélanie, Charles Tabu s’ouvre aux Dépêches de Brazzaville

Avec les nombreux témoignages, on apprend que Pascal Emmanuel Sinamoyi Tabu, dit seigneur Ley, Pascal Tabu Ley ou Rochereau, n’était pas seulement un très bon chanteur, compositeur, interprète ou parolier. Charles, un de ses fils, complète l’image d’un artiste qui était aussi un excellent père de famille.

« Le poète a eu plusieurs enfants, dont Ina et moi-même, qui sommes issus de la relation avec maman Mélanie née Assemekang, indique Charles. La preuve de son affection envers toute sa progéniture réside principalement, selon moi, dans la chanson Mokolo na kokufa. Plus particulièrement dans deux des strophes : Nakanisa  kaka bana oyo nabota… Nakanisa bana ngaï na tinda na poto (À ma mort, je penserai à mes enfants, aux enfants que j’ai envoyés étudier en Europe…). C’est à travers cette chanson que l’auteur, notre papa, avait pensé au devenir de ses enfants. C’était mon père, mais aussi mon ami. Je viens de perdre le meilleur ami de ma vie. »

 Le succès de la carrière musicale de Rochereau n’a laissé personne indifférent : les mélomanes de tous les horizons, âge et condition sociale, ont unanimement salué l’œuvre d’un géant.  Avec les paroles prenantes dans les mélodies telles Papa do, Kelya, Nzalé, Congo avenir, et bien d’autres encore, l’Afrique a « dansé Rochereau », comme qui dirait. « Ce n’est pas parce qu’il est  mon père, mais force est de reconnaître que Tabu Ley Rochereau est un homme qui a profondément marqué l’histoire de la musique africaine et en particulier celle du Congo des deux rives. Le succès de son premier passage à l’Olympia de Paris en fait foi », ajoute Charles Tabu Ley.

Charles indique aussi que  le seigneur Ley était célèbre non seulement pour avoir produit plus de chansons dans le monde musical, mais également pour avoir osé professer dans ses poésies l’honneur, la solidarité et bien d’autres valeurs. Toutes ces leçons de vie n’ont pas été vaines pour tous ses enfants. « Les mots de sa musique sont porteurs de sens et de valeurs humaines qui  nous concerne au premier chef, nous ses enfants », conclut-il.

Luce-Jennyfer Mianzoukouta et Baudry Ikam

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Charles Tabu. (© DR) ; Photo 2 : La veillée mortuaire des enfants de Brazzaville de Tabu Ley. (© DR)