Développement touristique : l’élaboration du plan directeur stratégique

Samedi 30 Novembre 2013 - 19:15

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Un séminaire organisé en partenariat avec le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a été ouvert le 29 novembre à Brazzaville par le ministre du Tourisme et de l’Environnement, Josué Rodrigue Ngouonimba. Pendant deux jours, les experts vont examiner et adopter les termes de référence pour l’élaboration du plan directeur de développement durable du tourisme proposés par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT)

On ne dira jamais assez qu’aujourd’hui le tourisme est devenu l’un des secteurs économiques qui se développent le plus rapidement dans le monde. C’est une activité génératrice d’emploi et pourvoyeuse de devises qui est susceptible de contribuer au développement social et économique et à la réduction de la pauvreté.

En organisant ce séminaire qui marque le lancement d’un processus devant conduire à l’élaboration d’une stratégie nationale de développement durable et d’un plan d’action prioritaire, les deux parties ont voulu associer, dans ce processus de planification, tous les acteurs du développement touristique concernés, à savoir les représentations des institutions de la République ; les représentants du secteur privé, notamment ceux œuvrant dans les agences de voyage, l’hôtellerie, le transport ; les représentants de la société civile, notamment les organisations non gouvernementales (ONG) et les associations professionnelles du secteur touristique.

Éloi Kouadio IV, représentant résident par intérim du PNUD au Congo, a rappelé que d’après l’OMT la demande du tourisme international est restée forte tout au long des huit premiers mois de l’année 2013, soit 5% pour l’Europe, 6% pour l’Asie pacifique, plus de 3% pour les Amériques qui ont gagné 4 millions de visiteurs supplémentaires et plus de 5% pour l’Afrique avec la reprise relative en Afrique du Nord. Plus concrètement, le tourisme a apporté une contribution directe de 5% au produit intérieur brut (PIB) mondial à la création de 235 millions d’emplois, à une augmentation de 30% des exportations mondiales de services et à générer 1,03 milliards de dollars.

Au Congo, un potentiel écotouristique remarquable

Il a en outre précisé qu’en République du Congo, le potentiel écotouristique est énorme. D’une vue panoramique, la beauté des paysages des montagnes dans le Pool, la Bouenza, le Niari, des savanes continentales et hydromorphes dans les Plateaux et la Cuvette centrale et du littoral dans le Kouilou, les grandes forêts du Chaillu, du littoral et de la partie septentrionale du pays avec l’immensité de leur biodiversité, les grands cours d’eau (fleuves et rivières) qui arrosent le pays jusqu’à l’océan, et la richesse de sa culture à travers ses artisans, sa musique, ses danses traditionnelles surpassent largement les atouts naturels dont disposent d’autres pays.

Tout ce potentiel remarquable dont la diversité reconnue confirme, si besoin était encore, toute la pertinence du repositionnement du tourisme comme un secteur susceptible de contribuer effectivement à la diversification de l’économie telle que préconisée dans le plan national de développement à travers l’identification des grappes porteuses vers la durabilité.

« Le Congo possède à travers, tout son patrimoine naturel, humain, culturel et historique, un potentiel touristique dense, diversifié et riche qu’il convient de bonifier grâce à une structuration cohérente des acteurs, l’établissement de partenariats « gagnants gagnants » entre État, opérateurs, populations et une mobilisation conséquente des ressources pour soutenir des interventions ciblées et adaptées aux exigences de l’industrie du tourisme. Il conviendra pour ce faire d’adopter une approche intégrée de gestion et de développement du secteur », a déclaré Éloi Kouadio IV.

Avant d’ajouter que cette approche est fortement recommandée pour la formulation et la mise en œuvre des politiques touristiques nationale et locale, ainsi que des accords ou autres mécanismes internationaux nécessaires concernant la promotion du tourisme au Congo. Car le secteur du tourisme au Congo, dit-il, doit désormais faire partie intégrante de l’économie nationale.

Le représentant du PNUD a assuré l’engagement et la disponibilité de l'institution qu'il représente à œuvrer aux côtés du Congo avec l’appui de l’OMT pour l’élaboration de ce document hautement stratégique pour le développement de son secteur touristique.

Le ministre Josué Rodrigue Ngouonimba a reconnu pour sa part que le Congo dispose de nombreuses potentialités touristiques et, n’enregistre malheureusement que très peu d’arrivées de touristes dans son territoire. À peine moins de 300.000 nuitées sont enregistrées annuellement dans l’ensemble des établissements d’hébergement du pays. Ce qui explique que l’activité touristique reste encore très faible au Congo.

Un levier pour le développement d’une économie plus diversifiée

Or aujourd’hui, le tourisme est rangé parmi les secteurs de croissance devant jouer un rôle déterminant dans le processus de diversification de l’économie congolaise. Il a eu mission de contribuer à hauteur de 10% au PIB, a-t-il précisé.

« Dans la perspective de diversification de l’économie congolaise, le tourisme est appelé ainsi à servir de levier pour le développement d’une économie congolaise plus diversifiée, génératrice de revenus et d’emplois durables. Pour atteindre ces objectifs, une stratégie nationale assortie d’un plan de développement durable du tourisme s’impose. Pour ce faire, le gouvernement a sollicité l’appui technique du PNUD et l’assistance de l’OMT pour l’accompagner dans le projet d’élaboration du plan directeur de développement durable du tourisme », a déclaré Josué Rodrigue Ngouonimba.   

Le ministre du Tourisme et de l’Environnement a saisi cette occasion pour annoncer qu’à ce jour le Congo a remboursé totalement ses impayés auprès de ce partenaire.

 

Bruno Okokana