Derniers hommages : levée de corps de Mira Mikanza sous les ovations des artistes

Mardi 20 Mai 2014 - 16:45

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Un tonnerre d’acclamations a accompagné la dépouille mortelle depuis sa sortie du lieu d’exposition jusqu’à son entrée dans le corbillard placé en tête du cortège pour l’inhumation au cimetière de Kinkole, le 20 mai, en début d’après-midi.

Une vue de la chapelle ardente Il était presque 13 heures quand les nombreux artistes réunis autour du pavillon 17 de la Foire internationale de Kinshasa (Fikin) ont rendu un hommage retentissant à Mira Mikanza. L’adieu collectif qui visait à célébrer le talent et la mémoire de l’illustre disparu mettait un terme aux cérémonies organisées sur le lieu mortuaire avant la mise en terre de l’interprète de Peace and love in DRC.

Pathétique était cette matinée où les pleurs fusaient de partout par intervalles régulières. En effet, dépôts de gerbes de fleurs, témoignages et « réjouissances » d’adieu qui ont succédé à la messe d’action de grâces étaient tous des moments d’émotions partagés entre les parents du défunt et ses amis artistes, son autre « famille », qui s’est investie de façon remarquable dans la coordination de ses obsèques. L’office religieux achevé, le dépôt des couronnes mortuaires qui s’en est suivi a permis à plusieurs de s’incliner devant la dépouille d’un air recueilli. Derniers à déposer les leurs, il y avait deux couronnes de prévu au départ, arrivé juste pile au moment où ses pairs s’apprêtaient à faire leur entrée dans la salle funéraire, le comédien Lady Esobe a joint sa gerbe aux premières et s’est fait une place dans l’une des deux rangées de la procession.Jacquie Ndjoku éplorée sur le cercueil de son fils

L’entrée des artistes, au rang desquels se distinguaient certains professeurs de l’Institut national des arts (INA), s’est faite au rythme de Peace and love in DRC. Cet air dansant joué à plus de 120 décibels n’avait pas manqué d’occasionner de nouveaux pleurs dans la salle alors que les artistes, toutes disciplines confondues, se dirigeaient vers la chapelle ardente. Devant elle les y attendait, Jacquie Ndjoku, encore éplorée les instants précédents, la mère de feu Mira semblait maintenant métamorphosée. Elle agitait une tige de fleur dans chaque main et esquissait des pas de danse en synchronie avec les autres artistes qui l’avaient rejointe devant le cercueil de son unique fils disparu. Comme par magie l’âme de la chanteuse et comédienne qu’elle n’avait cessée d’être malgré tout s’était réveillée. De l’inconsolable qu’elle était, la minute d’après elle se retrouvait maintenant dans la peau de l’artiste jusque-là en veilleuse.

L’ambiance du moment entre pleurs et chants cachait mal la confusion qui régnait sur les esprits. La douleur de la séparation prenant le dessus malgré tout pour certains, il se trouvait des artistes qui pleuraient à chaudes larmes alors que d’autres chantaient presqu’à tue-tête. L’émotion était très grande et partagée de différentes manières. Les témoignages entendus ont rappelé la grandeur d’âme du disparu et son talent dont la Nation se trouvera privé à jamais. Mort à 38 ans, Mira Mikanza Kingol laisse orpheline une fillette d’à peine 5 ans dont la mère aperçue autour du cercueil semblait bien affligée.L’entrée en procession des artistes avec leurs couronnes mortuaires

La musique, il y en a encore eu dans les moments qui ont précédé la levée de corps comme pour célébrer dans la chanson celui qui avait su égayer le pays de sa voix moqueuse. Mira était bien le fils de ses parents dont il avait hérité les talents et avait su en faire un usage appréciable. Un fils sur les traces de son père mais parti trop tôt comme celui-ci, il y a vingt ans. En effet, sous peu, les amis de Mikanza Mobyem entendent rendre hommage à la mémoire de ce dramaturge qui avait aussi su s’y faire comme producteur de théâtre. Ainsi est faite la vie de plusieurs adieux.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Une vue de la chapelle ardente Photo 2 : Jacquie Ndjoku éplorée sur le cercueil de son fils Photo 3 : L’entrée en procession des artistes avec leurs couronnes mortuaires