Défilé de mode "Toza Fier" : Prisca Efomi, l’unijambiste star du catwalk

 Prisca Efomi a été très enthousiaste au terme, ne s’empêchant pas d’affirmer : « Cette soirée représente beaucoup pour moi », avant de surenchérir sur le coup : « Je vais être franche : c’est un rêve qui se réalise. Lorsque je voyais les mannequins défiler et surtout Miss Congo ou Miss Vodacom, je me demandais pourquoi une personne avec handicap ne pourrait pas aussi défiler sur une passerelle quelconque. Maintenant que je l’ai fait, je ne sais vraiment pas expliquer ce que je ressens, c’est du jamais vu, pour moi ».

Unijambiste depuis 2002 suite à un accident d’auto à un arrêt de bus alors qu’elle y accompagnait une tante, Prisca Efomi n’est pas du genre à s’apitoyer sur son triste sort, au contraire. Jeune, jolie et avec un physique avenant, elle pensait qu’elle aurait pu, n’eut été son handicap, tenter aussi sa chance comme mannequin. Elle s’est donc réjouie, comme elle l’a dit plus haut, d’avoir pu réaliser un de ses vieux rêves sur lequel elle avait fait une croix grâce à la Fondation Kontinental. Pourtant, elle avait fait son entrée à la fondation sans savoir que le sort lui réservait pareille surprise. « Lorsqu’on m’a contactée, l’on ne m’avait pas dit que c’était pour un défilé de mode mais plutôt pour travailler à la Fondation Kontinental. Après deux à quatre semaines, j’ai appris l’organisation du défilé des personnes vivant avec handicap. Je me suis dit, je vais me lancer et voir ce que cela peut donner », a-t-elle affirmé au Courrier de Kinshasa.

Perçue comme un véritable challenge, la participation à la soirée "Toza Fier" a exigé une préparation qui a demandé beaucoup d’abnégation. « Après un casting un peu difficile, nous avons fait trois mois de répétition. C’était compliqué car, au début, nous avions un grand mal à nous adapter, parce que c’était la première fois de nous lancer dans le domaine de la mode », a expliqué Prisca Efomi. Mais, « avec le temps, le coach nous a appris comment marcher et se comporter sur le catwalk, c’était très difficile et assez compliqué mais comparé aux répétitions, les choses se sont très bien passées au défilé. Nous ne prenions pas vraiment tout cela au sérieux mais cela est devenu une réalité puisque nous l’avons fait », a-t-elle ajouté, ravie.

Diplômée d’État et récipiendaire d’un brevet d’informatique, Prisca Efomi ne compte pas en rester là. Elle a dit, à cet effet, qu’elle a d’autres ambitions et pense que la vie lui réserve encore bien d’autres surprises, le temps d’achever sa présente formation en marketing management.